Les quelque 430 médecins inspecteurs de santé publique sont prêts à se lancer, de nouveau, dans des « actions dures » contre le gouvernement. Ils l'ont annoncé en faisant une première grève hier, mardi. Ils pourraient décider de nouvelles actions si les pouvoirs publics ne font pas un geste.
Après un mouvement qui avait duré vingt-deux mois en 1999 et 2000, les médecins inspecteurs de santé publique avaient signé le 27 avril 2000 un protocole d'accord répondant à leurs revendications. « Mais dès la deuxième année suivant cette signature, le gouvernement renie ses engagements », dénonce le Dr Béatrice Broche, présidente du Syndicat des médecins inspecteurs de santé publique (SMISP). Conformément au protocole qui prévoyait la revalorisation du statut des médecins inspecteurs de santé publique (MISP), un décret paru le 30 septembre 2000 garantissait une augmentation de 1 703 F (260 euros) net par mois en début de carrière. « Il n'a été appliqué qu'au milieu de cette année », accuse le syndicat, qui réclame un bilan statistique et constate que des différends persistent sur les modalités de calcul.
Le deuxième volet du protocole portait sur la mise à l'étude de la possibilité de créer un corps de praticiens de santé publique. « Les travaux ont démarré, mais le ministère ne veut manifestement pas aboutir », estime le Dr Broche. Le dernier volet consistait à poursuivre le plan d'action triennal en faveur des médecins inspecteurs de la santé publique qui avaient été engagés en 1999. « Ce plan prévoyait le doublement des effectifs de médecins en trois ans et l'augmentation du nombre de techniciens sanitaires et d'infirmières de santé publique, explique-t-on au syndicat, selon lequel, hors dispositifs spécialisés, seulement 37 postes de médecins ont été créés, alors que les besoins immédiats nécessiteraient « un minimum de 120 créations d'emplois en deux ans pour retrouver une situation d'équilibre ».
Des conditions de travail dégradées
Le plan de 1999 prévoyait une rénovation des déroulements de carrière sur trois ans, avec un déblocage des carrières par l'accroissement des postes les plus gradés (médecins généraux et médecins en chef). Le Dr Danièle Ilef, qui représente la section Nord - Pas-de-Calais du syndicat, constate que « les promotions prévues en 2001 sont repoussées en 2002 et qu'il y a deux fois moins de médecins généraux que ce qui est inscrit dans l'accord ». Le protocole d'avril 2000 avait pour objectif de « combler en trois ans l'écart indigne (plus de 30 %) entre la rémunération des médecins inspecteurs de santé publique et celle des praticiens hospitaliers », résume le Dr Broche, qui décrit la lassitude de sa profession. Tous se plaignent de « conditions de travail dégradées », alors que se multiplient les tâches qu'on leur demande : surveillance des maladies transmissibles, des risques environnementaux et alimentaires ou encore du bioterrorisme, contrôle de la sécurité des établissements de santé, élaboration des programmes régionaux de santé.
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