Les quatre organisations syndicales de praticiens hospitaliers (PH) soutiennent unanimement les revendications des médecins généralistes.
Elles le font d'abord parce qu'elles comprennent les aspirations des « grévistes de la garde ».
« La situation actuelle de non-reconnaissance financière de la consultation de médecine générale n'est pas acceptable », affirme le Dr François Aubart, qui préside la Coordination médicale hospitalière (CMH). Le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM), insiste de son côté sur le caractère « légitime » des revendications portées par les omnipraticiens de ville, tandis que la présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), le Dr Rachel Bocher, renchérit : « Les demandes des généralistes ne sont pas du tout excessives. Il faut, dans un premier temps, financer la revalorisation de base des consultations et des visites. C'est dans un second temps seulement que l'on pourra instituer des forfaits spécifiques. »
Les hospitaliers comprennent les aspirations des généralistes à une meilleure reconnaissance - « Ces médecins travaillent beaucoup. Ils sont taillables et corvéables à merci. Ils ont droit à des revalorisation », estime le Dr Pierre Faraggi, qui préside la Confédération des hôpitaux généraux (CHG). Ils adoptent aussi le point de vue des patients. « En maintenant largement en dessous de 20 euros (la) consultation, on fait le lit d'une médecine de supermarché. L'abattage, la multiplication des pratiques particulières sont les conséquences, entre autres, de la non-reconnaissance financière de l'unité de base de rémunération du médecin généraliste », analyse François Aubart.
Des acteurs complémentaires
Au-delà de leur empathie avec leurs confrères en grève, les médecins hospitaliers ne veulent donc pas de maillon faible dans la chaîne des soins. « Nous et les médecins généralistes sommes complémentaires », explique le Dr Faraggi.
« Il n'y a pas deux médecines mais bien une médecine globale avec des temps de prise en charge qui prennent place tantôt à l'hôpital et tantôt en ville. Si l'on veut une bonne collaboration entre l'un et l'autre secteurs, ajoute le Dr Bocher, alors il faut éviter que chacun se défausse sur les autres. Et pour cela, tous les acteurs doivent être confortés dans leurs missions et leurs statuts. »
Sentant leur sort lié à celui de leurs confrères de ville, les praticiens de l'hôpital acceptent sans sourciller la charge de travail supplémentaire - surtout concentrée aux urgences - que signifie pour eux la grève des gardes ambulatoires. Le SNAM demande même très officiellement aux médecins hospitaliers « de continuer à compenser, par solidarité, leur diminution d'activité pour que la permanence des soins urgents soit assurée ».
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