LE BILAN de l’épidémie d’infections à E. coli qui touche l’Allemagne depuis la mi-mai s’alourdit. Plus de 500 cas ont déjà été identifiés, dont 276 de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et trois décès, selon les dernières données de l’Institut Robert-Koch.
Les investigations épidémiologiques qui se poursuivent en Allemagne sont maintenant en faveur d’une épidémie liée à la consommation de concombres contaminés importés d’Espagne. Selon la Commission européenne, qui a lancé l’alerte via le système d’alerte rapide RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed), deux régions espagnoles sont concernées, Malaga et Almeria. « Les investigations se poursuivent en Allemagne afin d’identifier d’autres sources potentielles parmi lesquelles un autre lot de concombres provenant des Pays-Bas et commercialisé en Allemagne », souligne la Commission. Aucun cas n’a été signalé en Espagne, où les autorités cherchent à localiser l’exploitation contaminée.
Dans les quatre autres pays européens touchés, les cas concernent des Allemands en visite ou des personnes ayant séjourné en Allemagne : 10 cas ont été recensés en Suède, 4 au Danemark, 3 au Royaume-Uni et 1 aux Pays-Bas. La Commission réitère son appel à la vigilance pour tous les citoyens européens qui ont récemment fait un voyage en Allemagne.
Depuis le 21 mai, date du premier décès enregistré, une femme de 83 ans admise dans un hôpital de la Basse Saxe le 15 mai pour des colites hémorragiques, les cas de SHU se sont multipliés en Allemagne, touchant en majorité des adultes, dont 68 % de femmes.
Selon les analyses du Centre national allemand de référence, la bactérie en cause serait d’un sérogroupe « rare », O104. « L’épisode actuel est le plus important jamais décrit dans le monde, en particulier en Allemagne, et présente une distribution par âge et par sexe très atypique », note une communication publiée dans le bulletin « Eurosurveillance » (vol. 16, n° 21).
Les autorités sanitaires allemandes recommandent d’éviter de manger des légumes crus, particulièrement dans le nord de l’Allemagne (les cuire pendant dix minutes à 70 °C).
Depuis le 20 avril.
En France, l’Institut de veille sanitaire souligne qu’aucune augmentation du nombre de cas de SHU en France n’a été mise en évidence en mai 2011 par le système de surveillance des SHU chez les enfants de moins de 15 ans. « Aucun des patients signalés en mai n’a rapporté de séjour en Allemagne dans les jours ayant précédé ses symptômes », indique l’Institut. De même, d’après la déclaration obligatoire (DO) des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), « aucune TIAC à STEC n’a été déclarée en mai 2011 ».
L’institut invite « les médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante ou un SHU survenus depuis le 20 avril 2011, chez des patients ayant séjourné en Allemagne dans les 15 jours précédant le début des symptômes, à les signaler à l’Agence régionale de santé de leur région (ARS) ». L’InVS coordonne l’investigation d’éventuels cas français, en collaboration avec les épidémiologistes de l’Institut de santé publique à Berlin.
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