UNE PERMANENCE des soins (PDS) attractive est un des meilleurs remparts contre la désertification médicale. Les pouvoirs publics l'ont bien compris, qui ont entrepris ces derniers mois la réorganisation du dispositif. Le ministère de la Santé a décidé de réduire de 20 % le nombre de secteurs de garde afin de maintenir le coût de la PDS dans une enveloppe de 250 millions d'euros. Dans les faits, le dispositif s'est avéré inapplicable – il attribuait un plus grand nombre de secteurs aux départements les plus peuplés alors que les départements à faible démographie et où la géographie est difficile ont vu disparaître de nombreux secteurs –, et a nécessité la mise en place en avril d'une mission d'appui. Cette instance a auditionné les responsables de la PDS de 16 départements.
Il ressort de ces rencontres que trois départements connaissent des situations délicates : l'Yonne, la Corse du Nord et la Corse du Sud qui subissent une carence d'effecteurs de garde et de régulation libérale.
Médecins mobiles.
De leur côté, les syndicats de médecins libéraux ont de nombreuses idées pour améliorer la permanence des soins. Insatisfaite du fonctionnement de la mission d'appui, la FMF réclame une «PDS régulée, forfaitisée et défiscalisée». «La PDS est la pierre angulaire de la démographie médicale,commente le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF-G. N'ayons pas une vision comptable de ce sujet et cessons de vouloir faire des économies sur le dos des médecins.» La FMF-G déplore la diminution drastique des secteurs dans certains départements où la PDS fonctionne bien. Le syndicat réclame une douzaine de points fixes par département, quelques médecins mobiles jusqu'à minuit et une mutualisation des moyens entre le SAMU et les médecins libéraux pour assurer la PDS pendant la nuit profonde. Opposé à la multiplication des maisons médicales de garde (MMG) dans leur modèle actuel, le SML est davantage favorable au développement de structures plus légères adossées à l'hôpital. MG-France plaide pour sa part depuis plusieurs années pour la mise en place d'un numéro unique dédié à la permanence des soins. «Ce serait une mesure structurelle qui rendrait le dispositif lisible pour la population et pour les généralistes, commente le Dr Claude Leicher, le Monsieur Démographie de MG-France. Ne pas vouloir réguler le secteur de l'urgence est une erreur.» Les syndicats fourmillent d'idées diverses pour réorganiser la permanence des soins. Lesquelles seront retenues dans la future loi ?
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