Les médecins demandent la création d’une MMG

UNE FEMME GÉNÉRALISTE à Bron, dans le Rhône (69), a été agressée alors qu’elle assurait la permanence des soins.

L’Association des médecins de garde, qui s’est mobilisée pour soutenir sa consoeur, souhaite que le projet de Maison médicale de garde auquel elle participe puisse aboutir.

Dans l’Est lyonnais, les agressions de généralistes se suivent et se ressemblent. Il y a quelques semaines, deux hommes ont fait irruption, à Bron, dans le cabinet du Dr Frédérique Guy, qui avait pris la garde, pour lui dérober argent liquide et carte bleue. Avec l’accord du Dr Guy, l’association des médecins de garde de la ville a décidé «de rendre public cet incident», explique le Dr Alexandre Rafalovitch, président de cette association dont les adhérents disent tous «se sentir dans la même insécurité».

En effet, lors de sa dernière assemblée, d’autres médecins de l’association auraient indiqué qu’ils ont récemment été victimes d’agressions et de vols. En février dernier, des professionnels de santé, exerçant à Vénissieux et agressés de la même manière, avaient organisé une marche afin de dénoncer publiquement ces violences répétées (voir « le Quotidien » du 20 février).

L’Ordre alerté.

L’association des médecins de garde, qui assure une bonne organisation de la permanence des soins grâce à la mobilisation de trente-deux généralistes sur les quarante-deux que compte la commune, souhaite à son tour marquer le coup. Par courrier, elle a alerté le Conseil de l’Ordre des médecins du Rhône, informé la presse et demandé au maire de Bron de réunir « la commission de tranquillité publique ». De son côté, le Dr Guy a porté plainte et ne prendra pas sa prochaine garde : «La police nationale, sollicitée pour renforcer la surveillance de son cabinet durant cette prochaine garde, a répondu qu’elle n’avait pas les moyens de faire une surveillance particulière», indique le Dr Rafalovitch, qui précise : «Ce jour-là, aucun de nous ne la remplacera.» La question de la sécurité des médecins qui assurent seuls la garde à leur cabinet est donc à nouveau posée. Cette agression renforce la volonté de l’association de faire aboutir le projet de Maison médicale de garde (MMG) intercommunale qu’elle soutient depuis deux ans et qui pourrait voir le jour à Décines. Dans cet objectif, une première réunion publique sur la permanence des soins dans l’Est lyonnais, associant les généralistes de sept communes différentes, est programmée pour le 13 juin. Alors qu’une évaluation nationale et qualitative des MMG, demandée par le ministre de la Santé, est attendue pour le 15 juillet, le Dr Rafalovitch croit savoir que l’Union régionale des caisses d’assurance-maladie (Urcam) Rhône-Alpes serait disposée «à ouvrir de nouvelles maisons, qui couvriraient plusieurs secteurs de garde, quitte à en fermer d’autres».