LA QUALITE sanitaire de l'eau du robinet est une exigence de santé publique. En France, elle répond à une réglementation sévère qui évolue dans le sens d'une sécurité sanitaire toujours plus exigeante et plus pointue, l'objectif étant de permettre à la population d'en boire toute une vie sans risque pour la santé.
Pour savoir comment les médecins français perçoivent la qualité sanitaire de l'eau du robinet et connaître leurs besoins et leurs attentes en matière d'information, Medic'Eau, le département « Eau et santé » du centre d'information sur l'eau, a confié une enquête à Ipsos.
Cette enquête a été réalisée par téléphone du 5 au 10 décembre 2003 auprès de 800 médecins, dont 406 généralistes, 202 pédiatres, 121 gastro-entérologues, 71 gérontologues.
Le volet quantitatif a été complété par douze entretiens individuels qualitatifs menés auprès de médecins généralistes et spécialistes dans trois régions (Rennes, Bordeaux, Paris) afin d'analyser et d'approfondir les grandes tendances nées de la phase quantitative.
La grande majorité (88,5 %) des médecins interrogés disent avoir confiance en l'eau du robinet en France ; ils sont plus nombreux en cela que la population générale (79 %, baromètres Sofres/CIEau 2004). Ils ont également confiance dans le respect des normes de sécurité et 76,3 % se disent rassurés par les contrôles effectués sur le réseau.
Les médecins interrogés lors des entretiens individuels évoquent avant tout les notions de confort (disponibilité de l'eau du robinet potable en continu, prix) et de contrôle et ils sont particulièrement intéressés par la qualité de l'eau dans leur commune d'exercice.
Le principe de précaution.
Les médecins ne négligent pas pour autant la composition de l'eau (nitrates, plomb, pesticides, microbes/virus). Cette préoccupation traduit davantage la vigilance qu'une inquiétude puisque seulement 9 % des personnes interrogées pensent que l'eau du robinet peut avoir un effet néfaste sur la santé à court terme. Ils sont cependant plus partagés sur l'effet à long terme : 41 % estiment que l'eau du robinet « peut avoir à long terme, un effet néfaste sur la santé ».
En pratique, ils appliquent le principe de précaution et ont des avis mitigés en ce qui concerne la consommation d'eau du robinet par les femmes enceintes et les enfants de plus de 6 mois.
En l'absence d'information sur la qualité de l'eau utilisée pour faire les biberons, 74 % la contre-indiquent pour les nourrissons de moins de 6 mois.
Un besoin d'information.
Si les médecins ont confiance dans l'eau du robinet, elle reste un sujet de questionnement pour tous, et notamment pour les patients. En consultation, il arrive à 84 % des médecins de parler de l'eau du robinet, le plus souvent à l'initiative de leurs patients. Cette sollicitation répond à un besoin des patients qui, dans 76 % des cas, sont préoccupés par la qualité de l'eau et désirent en savoir plus.
Or, 60 % des médecins estiment qu'ils ne répondent pas de façon satisfaisante aux questions de leurs patients et pour cause, la plupart d'entre eux avouent être mal informés et en tout cas, ni mieux ni moins bien que leurs patients.
Quatre-vingt-trois pour cent des médecins souhaiteraient connaître les sources d'information disponibles en matière d'eau et de qualité et ils mettent l'accent sur la nécessité d'une information généraliste et simple plus que sur une information médicale. En guise de support, ils plébiscitent le support traditionnel qu'est le papier (brochures, publications, lettres d'information, facture d'eau...) ou le site Internet dédié et aimeraient pouvoir mettre des brochures simples et pédagogiques à la disposition de leurs patients en salle d'attente.
Conférence de presse organisée par le centre d'information sur l'eau.
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