LES PROFESSIONNELS de santé doivent se vacciner, pour se protéger et être disponibles en cas d'épidémie, mais aussi pour limiter la circulation virale. Pour les en convaincre, la Direction générale de la santé va lancer une campagne de communication, préparée par une enquête destinée à identifier les freins à la vaccination.
En juillet dernier, 1 646 professionnels (échantillon représentatif) ont été interrogés par TNS Healthcare : 503 généralistes, 300 infirmières libérales, 401 membres des personnels de maisons de retraite (101 généralistes, 150 infirmiers, 150 aides-soignants) et 442 membres des personnels de services d'urgence (117 généralistes, 150 infirmiers, 100 aides-soignants, 75 internes).
Les médecins sont les « bons élèves » de la vaccination puisque, l'hiver dernier, 66 % des généralistes, 63 % en maison de retraite et 47 % dans les services d'urgence étaient vaccinés. Et pour la grande majorité, ce n'était pas la première fois. Les infirmières libérales sont loin derrière avec 31 % de vaccinées. Ce n'est pas mieux dans les maisons de retraite (29 % des infirmières comme des aides-soignantes) et c'est encore pire dans les services d'urgence (19 % des infirmières, 23 % des aides-soignantes). Aux urgences, les internes font à peine mieux (29 %). L'âge est un facteur discriminant chez les infirmières et les aides-soignantes (les plus de 45 ans sont plus souvent vaccinés), mais pas chez les médecins.
La vaccination est motivée en premier lieu par un souci de protection personnelle (78 % des médecins vaccinés, 36 % citant également la volonté de ne pas interrompre son exercice). Les infirmières et les personnels de maisons de retraite font plus volontiers valoir la nécessité de ne pas contaminer les malades et leur entourage.
Les non-vaccinés sont des récidivistes (55 % des généralistes ne se sont jamais fait vacciner). La négligence est la première raison invoquée pour ne pas s'être fait vacciner l'an dernier (un tiers des cas), mais aussi la crainte d'effets secondaires (17 % des généralistes, 38 % des infirmières). Ceux qui n'ont jamais été vaccinés invoquent aussi souvent un sentiment d'immunité (32 % des généralistes et 45 % des infirmières choisissent parmi les raisons expliquant leur refus « Je n'ai jamais eu la grippe, mon immunité est renforcée par ma profession »).
Errare humanum est, perseverare diabolicum : seulement un quart des médecins et des aides-soignantes et 18 % des infirmières libérales non vaccinés en 2004 ont l'intention de se faire vacciner cette année. Mention spéciale aux internes, qui sont 57 % à changer d'attitude.
Les promoteurs des campagnes ne doivent pas se décourager : une majorité de professionnels disent se souvenir d'une recommandation les incitant à se vacciner (66 % des médecins l'ont lue dans la presse professionnelle). Et au total, plus de 80 % des professionnels interrogés savent que la vaccination leur est recommandée. La marge de manœuvre est donc grande pour la campagne qui va être lancée.
Les médecins, bons élèves de la vaccination
Publié le 18/09/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7803
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