EN FRANCE, L'ETAT DE SANTÉ des femmes enceintes et des nouveau-nés ne s'améliore pas. Les dernières données épidémiologiques enregistrées par l'Audipog (Association des utilisateurs de dossiers informatisés en périnatalogie, obstétrique et gynécologie) montrent même qu'il tend à s'aggraver.
En effet, aux chapitres de la prématurité, de la pratique de la césarienne, de l'orientation des grossesses en fonction du niveau d'équipement des maternités, du temps de séjour des parturientes après l'accouchement... , les indicateurs de l'année 2003 attestent d'une situation dégradée par rapport à 2002.
Le taux de prématurité (naissance avant 37 semaines de gestation) passe ainsi de 6,8 à 7,1 % (le pourcentage est rapporté aux enfants). Le taux de grande prématurité (avant 33 semaines) stagne, lui, autour de 1,6 %, mais il faut le rapprocher des chiffres enregistrés au cours des années antérieures (1,4 % en 2001, par exemple) pour constater qu'il correspond à la confirmation d'une dégradation. Autre mauvais résultat : le taux de césariennes (rapporté aux mères et non aux enfants, comme le fait, par exemple, l'Inserm). Il s'élève à 18,7 % en 2003, soit O,7 point de plus qu'en 2002 (et 2,7 points de plus qu'en 1999).
Les niveaux mal utilisés.
Les enfants naissent-ils dans des établissements dont le niveau d'équipement est en adéquation avec leurs besoins et ceux de leur mère ? Pas toujours, montre l'Audipog, et même plutôt moins qu'avant. Ainsi, en 2003, si 67,7 % des grands prématurés ont vu le jour dans des maternités de niveau III, dotées d'un service de réanimation néonatale (contre 66,6 % en 2002), 9,7 % de ces mêmes grands prématurés sont nés dans une maternité de niveau I (dont le niveau d'équipement est le plus faible requis), soit 2 % de plus que l'année précédente. Même contre-performance pour les prématurés d'âge gestationnel compris entre 33 et 34 semaines : en 2002, seulement 5,5 % d'entre eux étaient nés dans des maternités de niveau I ; un an plus tard, ils étaient 15,5 %. A l'inverse, les accouchements à bas risque sont de plus en plus nombreux à se pratiquer dans des établissements « trop » équipés pour eux : en 2002, 19,5 % des primipares à bas risque étaient prises en charge dans des maternités de niveau III ; elles étaient 30,8 % en 2003.
Quant aux durées de séjour à la maternité après l'accouchement, elles continuent à dégringoler. En moyenne, près de quatre femmes sur dix (38,6 %) passent moins de quatre jours à la maternité et 31 % moins de cinq jours (les proportions étaient en 2002 respectivement de 35,6 et 29,8 %).
En cas d'accouchement par voie basse, c'est près de la moitié des femmes (46,5 %) qui retrouvent leur domicile quatre jours au plus après la naissance de leur enfant - 35,4 % au bout de cinq jours. Même après une césarienne, il ne devient pas rare que les mères ne restent pas plus de cinq jours à la maternité (14,9 % sont dans ce cas).
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