A quelles indignités la puissance publique ne s'est-elle pas abaissée lorsqu'elle est allée chercher José Bové pour le mettre en prison ! Et quels moyens exceptionnels n'a-t-elle pas utilisés, comme s'il se fût agi d'Oussama ben Laden !
Dans la plupart des journaux et dans tous les partis de l'opposition, la colère gronde. On aurait porté atteinte aux droits des syndicalistes. Dominique Voynet rappelle qu'« on » s'est montré très indulgent pour les agriculteurs qui ont saccagé son bureau de ministre de l'Environnement, et bien sévère pour un homme qui incarne, aux yeux de la France entière, les bons choix environnementaux et antimondialistes et dénonce l'injustice faite aux pays pauvres par les pays riches.
Les ministres de la Justice et de l'Intérieur devraient s'empresser de répondre à Mme Voynet que c'est son propre gouvernement qui a refusé de réprimer des agriculteurs dont le vandalisme, assorti de quelques obscénités prononcées à l'intention de la ministre de l'époque ; et non celui de M. Raffarin, qui se montrerait sans doute sévère pour ceux qui dévasteraient les bureaux de Roselyne Bachelot.
Sur le fond de l'affaire, M. Bové n'est rien d'autre qu'un récidiviste. Il a été condamné à plusieurs reprises. Pour son premier séjour en prison, il a organisé un convoi de tracteurs avec ses confrères paysans. Il a refusé de demander la grâce présidentielle. Le garde des Sceaux, Dominique Perben, pouvait, à juste titre, craindre une opération à grand spectacle au moment de l'arrestation de M. Bové.
Condamné à dix mois, le gourou du terroir sera certainement libéré le 14 Juillet prochain à l'occasion de l'amnistie présidentielle. Il n'y a pas de quoi en faire un fromage !
En vérité, on ne peut s'indigner de son arrestation que si on pense qu'arracher des plants d'OGM est légal, alors que ces plants ne poussent que pour être étudiés et non ingérés ; que s'attaquer à la propriété d'un autre est légitime ; et que la provocation propre à enthousiasmer les masses est la façon honnête, juste et inaliénable de se faire une notoriété.
L'opposition rappelle, non sans raison, que les peines inférieures à un an de prison sont toujours commuées. Aussi bien la justice a-t-elle proposé à M. Bové de remplacer sa peine par des travaux d'intérêt général. Il n'en a pas voulu. Car ce qu'il veut à tout prix démontrer, c'est qu'il est innocent. Comme le sont sans doute les casseurs qui tirent profit des manifestations pour démolir des biens privés ou les pervers qui participent à une manifestation en faveur d'un dictateur sanguinaire et en même temps lancent une chasse aux juifs.
Quel exemple le grand et valeureux José donne-t-il à une population où le nombre des délinquants est élevé, sinon celui des délits qu'il a lui-même commis et qu'il veut en outre « légaliser » en tentant de démontrer que la justice française est arbitraire et qu'il est, lui, Bové, le dernier des Justes ?
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