Gingivite et parodontite
Gonflement des gencives, inflammation (teinte rouge violacé, texture lâche), douleur, saignements : non traitée, une gingivite peut évoluer vers une parodontite, inflammation des tissus de soutien de la dent (gencives, ligaments…) parfois irréversible et entraînant une perte d'attache de la dent.La prolifération bactérienne, l'accumulation de la plaque dentaire, le tartre, les variations hormonales (femme enceinte), le tabagisme, le stress, le diabète ou encore un défaut de brossage sont les principales causes des pathologies parodontales, qui peuvent être infectieuses ou non infectieuses.La gingivite est une atteinte exclusive de la gencive sans lésion du ligament, du cément et de l'os. La gencive est rouge, gonflée, saigne au contact (brossage) et même parfois spontanément. Il s'agit d'une réponse inflammatoire presque toujours liée à la présence de bactéries. Cette gingivite est généralement le résultat d'une hygiène insuffisante. Elle est réversible et disparaît rapidement quand une technique de brossage correcte et efficace est instaurée.Quand la réponse du système immunitaire, propre à chaque individu, permet à l'infection de se développer, les tissus profonds sont atteints : cément, ligament et os. L'inflammation se propage sous la gencive et provoque une destruction de ces tissus de soutien. La dent peut devenir mobile, parfois se déplacer légèrement, et des abcès se développer.Parodontite
En l'absence de traitement, l'apparition d'une mobilité extrême peut entraîner la perte de la dent. Cliniquement, cela se traduit généralement par une diminution du niveau de la gencive, les dents semblent plus longues et des espaces noirs apparaissent entre elles. On parle alors de parodontite. Comme pour toutes maladies infectieuses, tous les degrés sont envisageables.
Le traitement avant tout antimicrobien est efficace dans la majorité des cas, à condition que le patient accepte de mettre en place une hygiène bucco-dentaire personnelle parfaite. La majorité de la population peut présenter une atteinte superficielle ou chronique du parodonte. De 5 à 12 % des patients qui consultent présentent une forme dite agressive qui, en l'absence de traitement, conduit à la perte des dents.
Pathologies non infectieuses
Les pathologies non infectieuses du parodonte: récessions gingivales et chirurgie plastique parodontale.
Les pathologies non infectieuses sont des destructions de différents éléments du parodonte en présence d'une anatomie des tissus résistant mal aux contraintes mécaniques. Ces défauts appelés «récessions gingivales» peuvent résulter d'un mauvais brossage (mauvaise technique, matériel inadapté), d'une inflammation gingivale marginale consécutive à des restaurations mal adaptées, débordantes ou trop profondément situées sous la gencive, ou encore de malpositions dentaires.
Dans tous ces cas, le problème n'est pas infectieux. Même si tous les traitements passent obligatoirement par une hygiène de qualité, il s'agit essentiellement de réparer les défauts ou de recréer des conditions compatibles avec la santé gingivale.
L'objectif étant de recouvrir la ou les racines dentaires dénudées par un apport de gencive. Ces techniques permettent d'obtenir un renforcement des tissus environnants et un recouvrement plus ou moins complet en fonction de l'importance du défaut initial. Cette chirurgie a essentiellement recours à des procédés de greffes gingivales « pédiculées » ou « libres ». Dans le cas d'une greffe pédiculée, le greffon qui recouvre le défaut est toujours relié au parodonte. Dans le cas d'une greffe libre, le tissu qui recouvre ou répare le défaut se trouve à distance de celui-ci.
Au-delà de son aspect « réparateur », cette chirurgie permet d'améliorer l'esthétique d'un sourire ou d'optimiser l'intégration esthétique d'une reconstruction prothétique. En effet, il est aujourd'hui reconnu que la qualité d'un résultat esthétique est avant tout liée à l'absence d'inflammation et à l'équilibre harmonieux gencive-dents visibles lors du sourire.
D'après la communication du Dr Philippe Viargues, congrès de l'Association dentaire française, 2007.
(1) Recommandations ANAES. Parodontopathies : diagnostic et traitement. Mai 2002.
(2) S. Lieff et al. The oral conditions and pregnancy study : periodontal status of a cohort of pregnant women. « J Periodontol » 2004. 75 :116-126.
(3) G.K. Johnson et N.A. Slach. Impact of tobacco use on periodontal status. « Journal of Dental Education » 2001 ; 65 : 313-321.
(4) L.J. Emrich et al. Periodontal disease in non-insulin-dependent diabetes mellitus. « J Periodontol » 1991 ; 62 :123-130.
(5) N.W. Johnson et al. Tobacco and oral disease. « British Dental Journal » 2000 ; 189 : 200-206.
Le parodonte
Le parodonte est constitué par l'ensemble des « tissus » de soutien de la dent, au nombre de 4 :
– la gencive, la couche externe, la seule visible ;
– le ligament, ensemble de fibres qui réunissent l'os au cément ;
– le cément, couche minéralisée qui recouvre les racines dentaires et fait partie intégrante de la dent ;
– l'os.
Maladies parodontales et état de santé
Diabète ou tabagisme sont des facteurs de risque de gingivite et surtout de parodontite. Par ailleurs, il semble aujourd'hui acquis que les patientes enceintes présentant une forme agressive de maladie parodontale ont un risque d'accouchement prématuré augmenté. Un article « sous presse » (S.M. Dridi et coll. « Rev Odonto Stomatol » accepté pour publication) fait le point sur cette question. Ces auteurs confirment la relation entre accouchement prématuré et parodontites mais, en l'absence de preuves scientifiques fortes, relativisent le lien de causalité entre les deux. De la même façon, il semble exister un lien entre parodontites et maladies cardio-vasculaires mais des études complémentaires sont en cours afin de comprendre les mécanismes biologiques qui pourraient unir les deux pathologies (surproduction de cytokines en réponse à une agression bactérienne, rôle des bactéries du biofilm dentaire dans l'athérosclérose et les accidents thrombo-emboliques ?).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature