LE REGROUPEMENT d'associations de personnes touchées par une maladie chronique (1) organisait lundi une rencontre avec les sénateurs afin de les sensibiliser à la question des franchises médicales, le jour même où débutait l'examen par la Haute Assemblée du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dont l'article 35 prévoit précisément la mise en place d'un tel système.
Selon le regroupement d'associations, ces «taxations seraient contre-productives en termes de santé publique et, surtout, elles seraient injustes». D'autant, ajoutent ses porte-parole, que cette mesure n'a fait jusqu'à présent l'objet d'aucune discussion avec les associations de personnes malades. Une mesure jugée donc «d'autant plus prématurée» que le président de la République et la ministre de la Santé «annoncent un grand débat sur la participation des assurés aux dépenses de santé, qui doit aboutir à un texte législatif au printemps 2008».
« Exonérer les ALD ».
Selon Michel Bliaut, président de la NAFSEP, il y a environ 15 millions de personnes en France touchées par une maladie chronique, dont un peu plus de 7 millions en ALD. Il appelle les sénateurs à «supprimer les franchises du PLFSS», ou, à tout le moins, à «en exonérer les personnes en ALD». Selon lui, ce régime des ALD, censé prendre en charge les malades à 100 %, est «une théorie, puisque certaines spécialités, comme les vitamines ou les produits contre les fuites urinaires, par exemple, indispensables dans le traitement de certaines ALD, ne sont déjà plus prises en charge qu'à hauteur de 15%. Pour certains malades en ALD, l'impact global de leur pathologie sur leurs finances pourra être de 30 à 50euros par mois. Nous aurions dû être plus vigilants lors de l'instauration de la première franchise de 1euro sur les consultations».
Le sénateur Guy Fischer, vice-président du Sénat et membre du groupe CRC (communiste, républicain et citoyen), présent à ce débat, a qualifié ce projet de «nouvelle taxe sur la maladie», et assuré que ces franchises allaient devenir «un accélérateur de ghettoïsation. Il s'agit d'un nouveau pas en avant vers la généralisation des déremboursements».
(1) AIDES, Europadonna (association de femmes touchées par le cancer du sein), la FNAIR (Fédération nationale des insuffisants rénaux), JSC (Jeunes Solidarité Cancer), la NAFSEP (Nouvelles association française des sclérosés en plaques), Vaincre la mucoviscidose, Act Up Paris, AMALYSTE (Association des malades des syndromes de Lyel et de Stevens-Johnson), KERATOS (Association européenne sur les pathologies de la surface oculaire) et Sidaction.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature