Si elles ne permettent pas d’enrayer la chute démographique, les maisons de santé aident, tout de même, à stabiliser la fuite des effectifs dans les déserts médicaux. C’est en tout cas ce qui ressort d’une récente enquête publiée mardi 13 novembre. L’IRDES -qui s’intéresse à ces structures à la mode depuis 2009- confirme d’abord que les maisons de santé sont bien situées sur le territoire français. En janvier 2013, on dénombrait 291 maisons de santé : 207, c’est-à-dire trois quarts d’entre elles, dans des espaces à dominante rurale, 80 dans des espaces à dominante urbaine et 4 dans les DOM. Dans les territoires ruraux, les maisons de santé ont été créées dans des zones défavorisées, en termes d’offre de soins, voire dont les populations ont un état de santé dégradé. Les bassins de vie à dominante industrielle et agricole du quart nord-ouest de la France, moins dotés que la moyenne en offre de soins de premier recours et dont la densité de généralistes diminue sont particulièrement concernés. Même constat pour le quart nord-est du pays, dont l’offre de généralistes est moindre et vieillissante. L’implantation des maisons de santé semble donc « répondre à une logique de maintien dans la répartition de l’offre de soins de premier recours », observent les auteurs de l’étude. En bonne logique, ces structures sont très peu implantées dans les périphéries favorisées des grandes villes et dans le Sud de la France qui accueillent à peine 2 et 6 % des MSP.
Petite solution à un énorme problème
Deuxième constat : dans les zones désertifiées, les MSP ont permis de limiter la fonte des effectifs médicaux, mais sans pour autant inverser la tendance. En fait, les chercheurs de l’Irdes estiment qu’il est encore difficile de caractériser l’effet des maisons de santé sur la démographie médicale. « Sur l’ensemble de la période 2004-2011, l’évolution des densités de médecins généralistes n’est significativement pas différente entre les bassins de vie dotés ou non de maisons de santé » relèvent-ils. Cependant, ils soulignent « une moindre diminution de la densité de médecins généralistes entre 2008 et 2011 dans ces espaces, comparés à ceux du même type mais sans maisons de santé ». La baisse de la densité de médecins généralistes reste donc négative mais « significativement moindre » pour les zones avec maisons de santé par rapport à celles qui en sont dépourvues. A noter aussi que, même en zone urbaine, où les MSP sont moins présentes, les implantations semblent anticiper un rééquilibrage de l’offre de soins de premier recours, en faveur des banlieues médicalement moins dotées.
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