De tous les professionnels libéraux, ceux qui travaillent dans le secteur de la santé sont les plus satisfaits de l’état de leur activité. Fin décembre 2008, ils étaient ainsi encore plus de huit sur dix à estimer que leur « activité se portait bien ». Certes, cette perception a diminué de cinq points depuis l’année précédente, mais ce degré d’optimisme est toujours en pôle position face à celui des autres libéraux qui travaillent hors du champ de la santé (voir histogramme ci-contre).
En revanche, les blouses blanches apparaissent beaucoup plus circonspectes quant à l’évolution probable de l’activité pour l’année qui s’annonce. Avec 61 % d’opinions optimistes, ce score chute de trois points par rapport à celui de l’année passée, même s’il reste tout juste devant (un seul petit point d’avance) les autres professions libérales. En clair, la perception de la crise n’épargne pas les professionnels libéraux. Mais ce n’est apparemment rien au regard de la population qu’ils côtoient. A 54 %, les blouses blanches ont constaté que certains patients ont, cette année, reporté des consultations. Et ils sont près de 60 % à estimer que leurs patients « demandent plus souvent des facilités de paiement » : c’est beaucoup plus que ce qui est constaté (39 %) chez les libéraux hors santé.
Reste que comme tout le monde, les libéraux ont aussi disséqué l’évolution de leur pouvoir d’achat. En 2008, ils sont 65 % à estimer que ce dernier a diminué. Corollaire, ils comptent beaucoup moins sur leur patrimoine pour assurer leur retraite que l’année passée. De ce point de vue, les attentes face au patrimoine financier personnel ont baissé de huit points par rapport à 2007 (38 contre 30 %). Idem vis-à-vis du patrimoine immobilier personnel, qui, en une année, sont passées de 43 à 31 %. Glissons rapidement sur les espoirs de cession de clientèle, puisque cela fait plusieurs années que les libéraux de santé n’ont plus guère d’espoir de parvenir à la revendre. Et ça ne s’arrange pas : un sur deux estime désormais que la la cession sera très diffficile. A l’inverse, en matière de retraite, les libéraux semblent désormais raisonner en termes de retraite globale. Ils commencent en effet à prendre en compte dans le financement de leur propre retraite, l’apport financier généré par les retraites acquises de leur conjoint. Cet item est ainsi passé de 13 à 17 % entre 2007 et 2008. Mais, même si le conjoint voit ainsi son rôle de sécurisation des revenus du ménage renforcé, épargner pour sa retraite, devient plus que jamais important. Encore plus pour les professionnels de santé, que pour les autres professions libérales, semble-t-il. Si 69 % des libéraux mettent de l’argent de côté pour leur retraite, ce taux grimpe à 75 % pour les libéraux de santé. Pour l’année 2009, les professionnels libéraux dans leur ensemble, pensent à 14 %, épargner davantage que l’année passée, et 38 % autant.
Les professions libérales semblent donc, en ce début 2009, se faire davantage fourmis que cigales. Les libéraux - par nature une profession peu endettée (9 %) - ont diminué, cette année, leur perspective d’investissement, par rapport à l’année précédente (28 % contre 31 % en 2007). Et ceux qui songeraient à investir privilégieraient la piste de l’autofinancement (54 %) à celle du crédit (40 %). Il ne faudra pas d’ailleurs pas compter sur les professions libérales pour l’emploi en 2009. Seuls 6 % comptent embaucher. En définitive, il apparaît au regard de ce baromètre 2009 que si les libéraux ne se voilent pas la face sur les effets de la crise, ils ne versent pas pour autant dans le catastrophisme.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature