LE DERNIER numéro du bulletin hebdomadaire d'Eurosurveillance publie une description de l'épidémie de rougeole survenue entre la fin janvier et le 12 mars dans l'agglomération reimoise. Durant cette période, 16 cas de rougeole ont été notifiés, dont 11 étaient associés au premier cas survenu chez une jeune femme de 20 ans ayant développé une pneumonie huit jours après une éruption cutanée pour laquelle elle a dû être hospitalisée au CHU de Reims. Depuis, trois vagues successives de contamination ont été décrites. La première a concerné l'entourage proche de la patiente : ses deux fils, âgés de 7 mois et de 17 mois, et deux jeunes adultes, de 19 et de 21 ans. «Tous ces cas secondaires, à l'exception d'un seul, ont été hospitalisés entre le 2 et le 6février», soulignent les auteurs. Aucun de ces cinq premiers patients infectés «n'avait été correctement vacciné».
Transmission nosocomiale.
Les patients hospitalisés ont été à l'origine d'une deuxième vague de contamination. Ces cas d'infection nosocomiale ont touché trois personnes : une infirmière de 25 ans, elle-même non vaccinée ; un étudiant de 22 ans, non vacciné, qui s'est occupé des deux enfants hospitalisés ; une petite fille de 4 ans présente aux urgences au même moment que les deux premiers enfants touchés. La fillette, admise en chirurgie pédiatrique à la suite d'un accident de la voie publique, a été hospitalisée trois semaines, mais le diagnostic de rougeole n'a été porté que le jour de sa sortie, soit 8 jours après l'éruption cutanée. Elle non plus n'était pas correctement vaccinée et elle n'avait reçu qu'une seule dose du vaccin en 2006.
Compte tenu du diagnostic tardif, aucune précaution n'a été prise, d'où une troisième vague de contamination, qui a cette fois encore touché trois personnes : un étudiant infirmier de 24 ans non vacciné et deux enfants hospitalisés (11 mois et 7 ans) qui n'avaient reçu qu'une seule dose du vaccin.
Neuf de ces 11 cas ont été confirmés biologiquement. Le génotype de l'ARN viral (génotype D4) du cas index a été retrouvé chez quatre autres personnes.
Les cinq cas supplémentaires notifiés pendant la période ne semblent pas liés au cas index. Le premier chez un étudiant en médecine de 27 ans pour lequel aucun contact n'a été retrouvé et les quatre autres, des cas communautaires : un homme de 27 ans (génotype D5) et un enfant de 7 ans ; une mère et son enfant de 1 an qui avait reçu une dose du vaccin 5 jours avant l'éruption.
La survenue de ces cas groupés dans la Marne souligne l'importance du respect des recommandations vaccinales en vigueur. Le risque épidémique persiste en France et le ralentissement de la circulation du virus secondaire à la vaccination a fait augmenter le nombre de sujets non vaccinés et réceptifs chez les grands enfants et adultes non immunisés.
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