L'INTRODUCTION des biothérapies, notamment des inhibiteurs du facteur alpha de nécrose tumorale (anti-TNF alpha), a permis d'améliorer significativement le pronostic des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR). À l'heure actuelle, les données disponibles relatives à l'efficacité et à la sécurité d'emploi de l'infliximab (Remicade) portent sur plus d'un million et demi de patients. Les biothérapies améliorent la symptomatologie de la maladie, la qualité de vie et l'état fonctionnel du patient, et préviennent l'apparition des lésions radiologiques.
Les données obtenues au fil du temps à partir de registres de patients, notamment allemands, britanniques et suédois, s'appliquent à la pratique clinique en permettant d'optimiser le pronostic des patients.
DAS44 inférieur à 2,4.
Les objectifs thérapeutiques, enfin, ont évolué depuis plusieurs années en fonction de la stratégie thérapeutique choisie. L'étude BeSt a été mise en oeuvre afin de comparer les effets de quatre stratégies différentes sur l'évolution clinique et radiologique de patients atteints d'une PR active récente qui n'avaient jamais reçu de traitement de fond. Cet essai randomisé en double insu a porté sur 508 patients dont la maladie évoluait depuis 23 semaines en moyenne. Ils ont été aléatoirement assignés à recevoir pendant un an une monothérapie séquentielle, une stratégie additive de type « step-up », une association d'emblée de type « step-down », avec de la prednisone à la dose initiale de 60 mg, ou une association comportant de l'infliximab. Les critères principaux de jugement de l'étude étaient le score HAQ (Health Assessment Questionnaire) et le score radiologique de Sharp/Van der Heijde (SHS). L'objectif du traitement était d'obtenir un score DAS44 d'activité de la maladie inférieur à 2,4.
À l'issue d'une période de suivi d'une durée de 12 mois, la progression du score radiologique a été significativement plus faible dans les groupes assignés aux associations comportant de la prednisone ou de l'infliximab. Ainsi, l'amélioration clinique obtenue sous association thérapeutique d'emblée est associée à une stabilisation des lésions.
À l'issue de quatre ans de suivi, le traitement par infliximab avait été interrompu chez 61 malades, soit 51 % des patients. Ils avaient néanmoins toujours un score DAS44 d'activité de la maladie inférieur à 2,4. Vingt d'entre eux, soit 17 % de cet effectif, étaient toujours en rémission à la quatrième année, avec un score DAS44 inférieur à 1,6 pendant une durée supérieure ou égale à 6 mois à la suite de l'interruption de tout traitement. Ainsi, l'étude BeSt a montré qu'une rémission sans traitement peut être obtenue par la mise en oeuvre initiale d'une association thérapeutique comportant de l'infliximab.
D'après le symposium 15 Years of anti-TFs, organisé par Schering-Plough, dans le cadre du congrès EULAR 2008, Paris.
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