RAPPELONS que l'étude Advance a porté sur 11 140 diabétiques de type 2 recrutés sur quatre continents. Ils avaient plus de 55 ans et présentaient tous soit des antécédents cardio-vasculaires, soit au moins un autre facteur de risque cardio-vasculaire.
L'objectif de l'étude Advance était d'évaluer séparément les faits de deux stratégies thérapeutiques, l'ajout de l'association fixe périndopril-indapamide et le contrôle glycémique intensif, sur la survenue des événements micro- et macrovasculaires. L'analyse du bras pression artérielle ayant été présentée à l'ESC (European Society of Cardiology) l'année dernière, ce sont les résultats du bras glycémie qui ont été présentés lors du congrès de l'American Diabetes Association, à San Francisco.
On constate que, par rapport à un groupe contrôle standard de la glycémie, un contrôle intensif obtenu par un traitement à base de Diamicron 30 mg (jusqu'à 4 comprimés par jour), associé si nécessaire à d'autres antidiabétiques, permet au bout de cinq ans de suivi d'atteindre l'objectif cible de 6,5 % alors que dans le groupe témoin l'HbA1c demeure à 7,3 %. On constate tout d'abord dans le groupe intensif une diminution significative de 10 % (p = 0,013) du critère primaire associant les événements majeurs macrovasculaires et microvasculaires. Si le résultat n'est pas significatif en ce qui concerne la mortalité cardio-vasculaire qui tend cependant à diminuer (– 12 %, p = 0,12), on enregistre une réduction significative des événements microvasculaires (– 14 %, p = 0,014) et plus particulièrement les événements rénaux (– 21 %, p = 0,006).
Prise en charge intensive, mais relativement progressive.
Par ailleurs, la prise en charge intensive, mais relativement progressive, est bien tolérée avec, certes, des hypoglycémies majeures (2,7 %) plus fréquentes que dans le groupe témoin mais trois fois moins que dans la célèbre étude UKPDS. Enfin, on ne note pas de prise de poids dans le groupe bénéficiaire d'un traitement intensif. À la lumière de ces résultats, le Pr Michel Marre souligne que l'étude Advance montre qu'un contrôle intensif abaissant l'HbA1c de 7 à 6,5 % permet d'obtenir un bénéfice supplémentaire sur le risque de micro-angiopathie. En ce qui concerne les macro-angiopathies, l'effet observé, même s'il n'est pas statistiquement significatif, est favorable contrairement à ce qu'on observe dans le cadre d'une autre étude présentée à l'ADA (ACCOR), où le contrôle n'était pas seulement intensif, mais aussi agressif, avec une réduction très rapide du taux d'HbA1c. En attendant de nouveaux développements, Advance justifie la baisse de l'objectif de contrôle glycémique à 6,5 % d'HbA1C ; en agissant ainsi, on protège notamment le rein des patients en ralentissant l'évolution vers la dialyse. Les bénéfices observés n'étant pas contrebalancés par des effets délétères significatifs et/ou importants.
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