L'INSTITUT Jean-Godinot de Reims, centre régional de lutte contre le cancer (Crlcc), qui compte 410 collaborateurs, était menacé de fermeture en raison de difficultés financières. Les autorités de tutelle et le nouveau management ont engagé un plan de sauvetage ne se résumant pas à des restrictions mais s'attachant à redonner une motivation et un projet lisible à tous ceux qui ont accepté les sacrifices nécessaires. Ce plan reposait sur la redéfinition de l'activité médicale en liaison avec son environnement, et notamment le CHU de Reims, la réduction du temps de travail et l'encouragement des départs anticipés à la retraite, pour sauvegarder une cinquantaine d'emplois, et la renégociation des accords salariaux pour une durée de cinq ans (gel des augmentations, mise en place de grilles inférieures aux barèmes nationaux, gel des variables de rémunération pendant deux ans). Des sacrifices certes, mais accompagnés d'un renforcement du dialogue social, et des résultats concrets : depuis 2005, avec le retour des résultats bénéficiaires, les restrictions salariales sont terminées et, en 2006, les investissements et les recrutements ont pu reprendre. Ce redressement spectaculaire vaut à l'institut le grand prix du management des ressources humaines en santé, créé par « le Quotidien » avec « Décision santé ». Le jury l'a élu parmi une cinquantaine de candidats. Présidé par le préfet de Haute-Normandie, Jean-François Carenco, ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, ce jury réunit entre autres le Pr Dominique Bertrand, le Pr Claude-François Degos, le Pr Yves Matillon, le Dr Louis Serfaty et Danielle Toupillier (chef de service du pôle Professions de santé et affaires générales à la Dhos) ainsi que des dirigeants des entreprises partenaires (cabinet Medici, Pharmanetwork, Medi-Source, Medic-Services, SLS ressources humaines).
Communication, développement, innovation.
Neuf autres prix ont été attribués. Le centre hospitalier de Saint-Denis (93) reçoit le prix en communication interne pour avoir mis au point, à la suite d'une grave crise interne et pour aider à faire passer de douloureuses réformes de structures, un outil prédictif des comportements sociaux qui a permis aux acteurs de l'entreprise de s'exprimer.
La Société européenne Capio Santé, qui a deux cliniques en France, se voit décerner le prix de la communication avec le patient pour des actions de formation des soignants en ce qui concerne l'information donnée aux malades.
Sanofi-aventis est distingué par le prix du développement des profils et des hommes pour la démarche Gestion Famille Métier, qui permet de mieux décrire les fonctions et de définir pour chacune des perspectives d'évolution professionnelle.
Le conseil général de la Manche est le lauréat du prix de l'innovation en recrutement : face au déficit en médecins du département, il a mis en place des aides pour créer des maisons médicales pluridisciplinaires, mettre en réseau les professionnels grâce à un portail Internet et financer par des bourses les études de jeunes s'engageant à exercer pendant dix ans dans les zones sous-médicalisées du département.
Medica France, qui regroupe 87 maisons de retraite médicalisées et centres de rééducation fonctionnelle, décroche le prix de l'innovation en formation continue pour avoir lancé une formation diplômante sur la maladie d'Alzheimer, avec le concours de l'institut Infa et de l'association France Alzheimer.
Le centre Léon-Bérard de Lyon, également Crlcc, qui emploie plus de 1 000 personnes, se voit remettre le prix de l'innovation en accompagnement de carrière, pour sa démarche de gestion par les compétences qui a redéfini l'ensemble des leviers de ressources humaines.
Orpea-Clinea, regroupement de 174 maisons de retraite médicalisées (Orpea) et cliniques de soins de suite (Clinea) reçoit le prix qualité pour le trophée du même nom créé afin de distinguer les meilleurs établissements de l'année selon deux critères, la connaissance et l'application des procédures internes et la qualité de prise en charge des résidents et des patients.
Enfin, les coups de coeur du jury sont, pour l'action humanitaire, l'association Diagala Mali (évaluation et formation des matrones dans la région de Gangaran) et, pour formation et francophonie, l'Association internationale des technologistes biomédicaux, Assiteb (adaptation de la formation à l'évolution de la biologie dans les pays d'Afrique subsaharienne).
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