LA FONDATION pour la recherche médicale (FRM), qui fête cette année ses 60 ans, demeure l'acteur le plus important du financement privé de la recherche médicale publique française, toutes pathologies confondues. En 2006, ce ne sont pas moins de 537 dossiers qui ont été retenus pour un montant total de 14 millions d'euros, grâce aux dons de 430 000 donateurs réguliers. Comme chaque année, la FRM remettait ses nombreux prix scientifiques à des chercheurs confirmés et à des jeunes chercheurs.
Récompensant une personnalité scientifique de renommée internationale, pour sa contribution majeure au progrès de la connaissance scientifique dans le domaine médical, le Grand Prix de la FRM a été décerné à Jean Weissenbach. Directeur de recherche au Cnrs, directeur général du Génoscope (Evry), ce pharmacien de formation a établi au début des années 1990, avec son équipe du Généthon, la première carte génétique humaine de haute résolution, constituée de plus de 5 000 marqueurs génétiques hautement polymorphes.
Le prix Raymond Rosen, qui encourage les contributions dans le domaine du cancer, a été remis au Pr Philippe Michel, de l'institut de génétique et développement du Cnrs, à Rennes. Utilisant comme modèle le crapaud xénope, il a identifié un ensemble de gènes ayant une fonction essentielle dans la division cellulaire.
Le prix Jean-Paul Binet, pour des recherches cliniques ou expérimentales sur les pathologies cardio-vasculaires ou les xénogreffes, est revenu au Dr Jean-Marie Freyssinet (Le Kremlin-Bicêtre et Strasbourg). Un prix qui couronne son travail sur les microparticules membranaires présentes dans la circulation sanguine, lesquelles peuvent servir d'outils diagnostiques pour des pathologies comme l'athérosclérose asymptomatique.
Le prix Marguerite Delahautemaison, encourageant la recherche en cancérologie ou en néphrologie, a consacré le Dr Claude Sardet, de l'institut de génétique moléculaire de Montpellier, pour ses contributions dans l'exploration de la « machinerie moléculaire » impliquée dans le contrôle de l'homéostasie cellulaire et l'étude des anomalies de cette machinerie survenant dans les cellules cancéreuses.
Le prix Rose Lamarca, pour des contributions exceptionnelles en recherche clinique, est revenu au Dr Cédric Moron, de l'institut de médecine moléculaire de Rangueil (Toulouse), pour ses travaux centrés sur le peptide natriurétique atrial sécrété par l'oreillette cardiaque et son rôle dans la dégradation des graisses chez l'homme.
Le prix Jacques Piraud (recherche sur les maladies infectieuses) a été remis au Pr Patrice Nordman, de l'hôpital de Bicêtre. Ses travaux ont permis l'identification de nouveaux mécanismes de résistance chez des bactéries responsables d'une grande variété d'infections.
Le prix Line Renaud, pour un chercheur dans le domaine de l'immunologie, de la virologie, et en particulier du sida, a été remis au Dr Monsef Benkirane, de l'institut génétique humaine du Cnrs à Montpellier. Ses travaux ont permis d'importants progrès dans la compréhension des mécanismes d'activation des gènes viraux et ont abouti à l'identification des déterminants cellulaires impliqués dans la latence transcriptionnelle du VIH.
Le prix Lucien Tartois (recherches en oncologie, immunologie ou virologie) a été décerné au Dr Etienne Schwob, de l'institut de génétique moléculaire du Cnrs, à Montpellier. Il a notamment contribué au développement d'analyses très résolutives, par peignage moléculaire de l'ADN, utilisées dans de nombreux laboratoires de par le monde, pour mettre en évidence une corrélation entre défauts de réplication et cancer.
Les jeunes chercheurs.
Au coeur de l'action de la FRM, les jeunes chercheurs ont également été mis à l'honneur. Le prix Adrienne et Frédéric Herbet récompense un jeune chercheur en fin de thèse, dont les travaux sont orientés sur la maladie d'Alzheimer, la leucémie ou les maladies de la petite enfance. Il est revenu à Julie Dunys, de l'institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Valbonne, pour son travail sur la gamma-sécrétase, enzyme qui intervient dans la formation du peptide amyloïde, dont l'agrégation anormale, sous forme de plaques séniles, est observée dans la maladie d'Alzheimer. Romuald Binet, de l'institut Albert-Bonniot à La Tronche, s'est, pour sa part, vu décerner le prix Mariane Josso, destiné à financer un jeune chercheur durant les trois années de sa thèse de sciences en pneumologie – sa thèse porte sur l'analyse des marqueurs de sénescence dans les cellules cancéreuses bronchiques. Enfin, le prix Jean et Anna Paneboeuf, consacré à la leucémie, est revenu à Wajih Brahim, de l'hôpital Necker - Enfants-Malades (Paris). Ses recherches sont axées sur les anomalies chromosomiques observées dans les leucémies aiguës myéloïdes et lymphoïdes T.
Quant aux prix de la communication, ils sont allés au Pr Philippe Jeammet, psychiatre à l'institut mutualiste Montsouris (prix Jean Bernard), et à Paul Benkimoun, journaliste de la rubrique santé du « Monde » (prix Escoffier-Lambiotte).
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