L'ETUDE CONFIRME ce que l'on sait sur l'activité physique et l'IMC, qui jouent tous deux un rôle important sur le développement du diabète de type 2. Mais, surtout, elle élargit les notions que l'on a sur ces facteurs. Elle permet de souligner l'importance de l'adiposité en tant que déterminant majeur de ce diabète. En effet, ces observations non seulement trouvent un effet modeste de l'activité physique en regard de l'excès de poids sur le risque du diabète de type 2, mais montrent aussi que l'exercice ne permet qu'une correction peu importante du risque inhérent à l'excès d'adiposité.
Néanmoins, « comme l'activité physique est un élément prédictif individuel significatif et exerce un effet bénéfique sur l'excès pondéral, sa prescription demeure un moyen d'intervention important dans le diabète de type 2 », soulignent les auteurs.
C'est la volonté d'éclaircir le poids respectif au regard du risque de diabète de type 2 de ces deux facteurs qui a poussé Amy Weinstein et coll. (Boston) à entreprendre une étude prospective de cohorte.
Ils ont inclus 37 878 femmes n'ayant pas de maladie cardio-vasculaire, de cancer ou de diabète, et les ont suivies pendant une moyenne de 6,9 ans, en enregistrant régulièrement différents paramètres. Le poids normal était défini par un IMC de moins de 25 ; un surpoids, pour des chiffres de 25 à 30 ; une obésité à partir de 30. Une femme était considérée comme « active » lorsqu'elle dépensait plus de 1000 kcal en activité physique de loisir par semaine.
On a observé 1 361 cas incidents de diabète de type 2 pendant le suivi.
RR de 3 en cas de surpoids, de 9 en cas d'obésité.
Comparativement aux individus normopondéraux, le risque relatif de survenue de cette maladie est de 3,22 en présence d'un surpoids et de 9,09 en cas d'obésité.
En comparant avec les femmes appartenant au quartile le moins actif, les chiffres des risques relatifs s'étagent entre 0,91, 0,86 et 0,82, en allant vers les quartiles les plus actifs.
Les analyses combinées indiquent que les femmes en surpoids et obèses, qu'elles soient actives ou inactives, ont des risques élevés de manière significative en regard des individus normopondéraux et inactifs. Les RR après ajustements multivariés ont été calculés dans les différentes situations. Ils montrent une progression : de 1,15 pour les participantes normopondérales actives ; de 3,68 pour les femmes en surpoids actives ; 4,16 pour celles en surpoids inactives ; 11,5 pour les obèses actives ; et 11,8 pour les participantes obèses inactives .
« Nous constatons une réduction modeste du risque avec l'augmentation de l'activité physique, tandis que ce risque augmente largement à mesure que l'IMC s'accroît », observent les auteurs.
« Jama », 2004 ; 292 : 1188-1194.
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