A L'AFFICHE
PARIS
On est déçu. On voit bien ce qu'ont voulu faire Jean-Marie Villégier et Jonathan Duverger, qui signent l'adaptation et la mise en scène de ce spectacle. Ils ont voulu retrouver dans le texte la verve et la truculence de Shakespeare, ce qu'il y a de vif, d'enjoué, de sexuel, de drôle. Bref, cette langue vive et drue qui fait l'un des bonheurs des « Joyeuses Commères de Windsor ». Les allusions au monde contemporain de Shakespeare ne sont pas toutes compréhensibles, aussi les adaptateurs ont-ils cherché dans l'actualité plus ou moins proche quelques formules, style « dégraisser le mammouth ». Cela donne plus de lourdeur que de légèreté... Mais surtout, le spectacle, tiré vers le burlesque et les références (les Dupont, etc.), est pesant. On n'est pas du tout convaincu personnellement mais il faut bien admettre qu'une partie du public ne s'ennuie pas. Et puis si Jean-Marie Villégier est un acteur délicieux, il n'est pas fait pour incarner ce bourreau des cœurs qu'est Falstaff...
Théâtre de l'Athénée, à 19 heures le mardi, du mercredi au samedi à 20 heures et le dimanche à 16 heures (01.53.05.19.19).
« La Terrasse du sous-sol »
Patrick Sommier, qui dirige la MC 93 de Bobigny, établissement dont nous vous parlons assez souvent pour que vous sachiez à quel point sa programmation est bonne, est également un metteur en scène très intéressant. Il a réuni des textes de Shakespeare, Francis Marmande, Giacomo Leopardi et monte « La Terrasse du sous-sol », un spectacle avec trois voix, trois beaux interprètes, Anne Alvaro, Simon Abkarian, Laurent Manzoni et des musiciens, Paco El Lobo et Grigoris Vassilas.
MC 93 de Bobigny, à 20 h 30 du mardi au samedi, à 15 h 30 le dimanche. Jusqu'au 6 juin (01.41.60.72.72).
REGIONS
« Le Bagne »
Ami, metteur en scène du « Balcon » notamment, son confident pour la série des portraits d'écrivains publiés par Danièle Delorme, Antoine Bourseiller fête ses cinquante ans de théâtre en créant à Nice, chez Daniel Benoin, une pièce dont la version définitive est publiée dans le volume de La Pléiade consacré à Jean Genet.
Une pièce sombre, éclatante, dans laquelle on retrouvre tout des obsessions de l'auteur de « Haute Surveillance ». Une création qui est un événement. Bourseiller a réuni des comédiens de la région et d'autres venus du Luxembourg, coproducteur de ce spectacle. Cet opéra sombre se joue dans un décor monumental, un décor tel que l'avait rêvé Jean Genet.
Théâtre national de Nice, de mercredi 5 mai au mercredi 19 mai, à 19 h 30 le jeudi, 20 h 30, du mardi au samedi, 15 heures le dimanche (04.93.13.90.90). Puis au Théâtre des Capucins de Luxembourg les 23 et 24 mai, puis le 27 mai au théâtre municipal de Tarascon.
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