LA SPHERE PSYCHIQUE interpelle de plus en plus les neurologues. Les thèmes de deux conférences plénières qui se tiendront lors des prochaines Journées de neurologie de langue française en témoignent. Le Pr A.-L. Benabid (Grenoble) y abordera la question des modifications cérébrales supérieures induites par la stimulation cérébrale profonde. Car, initialement destinée à traiter de façon réversible les troubles de la maladie de Parkinson, cette technique pourrait être employée dans d'autres affections, en particulier psychiatriques, comme les TOC. Le Pr M. Jeannerod (institut des sciences cognitives, Lyon) a mené depuis plusieurs années une réflexion approfondie sur le fonctionnement de l'esprit. Il s'est ici intéressé à la cognition motrice : le souvenir des mouvements, en particulier chez le sportif, modifie-t-il les structures cérébrales, est-il influencé par celles-ci ? Comment peut-on le reconnaître, le mesurer, l'apprécier et le modifier ? La cognition et son exploration par neuro-imagerie feront également l'objet d'une journée entière de communications lors d'une réunion commune à la Société de neuropsychologie de langue française et au groupe de réflexion sur les évaluations cognitives. Il y sera question des possibilités d'appréciation, non seulement des conséquences anatomiques des lésions cérébrales consécutives à diverses pathologies (épilepsie, tumeurs cérébrales, accidents vasculaires cérébraux), mais aussi et surtout des phénomènes de plasticité cérébrale secondaires. Dans ce cadre, B. Laurent (Saint-Etienne) se focalisera sur l'intégration corticale de la douleur, en s'appuyant sur les données de l'imagerie fonctionnelle. Il apparaît que, comme toute stimulation sensorielle, la douleur est soumise aux influences de l'attention, de l'anticipation, de l'imagerie mentale et des conditionnements antérieurs.
Stimulation magnétique transcrânienne.
Parmi les nouvelles techniques d'exploration cérébrale, la stimulation magnétique transcrânienne semble particulièrement utile pour l'exploration diagnostique des pathologies du mouvement. A l'avenir, elle pourrait aussi permettre un geste thérapeutique, s'inscrivant comme une nouvelle option dans le traitement des affections extrapyramidales.
La pathologie vasculaire n'est pas non plus oubliée, loin s'en faut. Résultats d'une enquête sur la prise en charge des AVC à la phase aiguë, nouvelles stratégies anticoagulantes, controverse sur l'approche thérapeutique des sténoses serrées et symptomatiques de la carotide, autant de thèmes qui attestent l'importance du sujet, à l'heure où les AVC représentent, en France, la troisième cause de mortalité.
Enfin, la prise en charge des épilepsies a singulièrement évolué ces dernières années, qu'il s'agisse de l'abord diagnostique par la vidéo-EEG ou thérapeutique, grâce aux nouvelles molécules disponibles et à l'apport de la chirurgie. Les conclusions de la conférence de consensus, qui s'est tenue les 3 et 4 mars, sur la prise en charge des épilepsies partielles pharmacorésistantes seront présentées et commentées. Elles pourront être consultées à partir du 26 avril sur le site Internet de la Société française de neurologie (www.sf-neuro.org).
Les Journées de neurologie de langue française, du 13 au 17 avril 2004, Strasbourg. Programme et inscription en ligne : www.b-c-a.fr.
Organisation scientifique. Président des Journées de neurologie de langue française : Pr M. Collard, 1, quai Charles-Frey, 67000 Strasbourg. Tél.-fax 03.88.35.09.62.
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