E N attendant de devenir un casse-tête arithmétique, l'euro nous vaut des déboires financiers. Sa faiblesse par rapport au dollar est telle que les prix des carburants atteignent en ce moment un sommet plus élevé que lorsqu'ils ont déclenché la colère des automobilistes et des camionneurs l'année dernière.
On s'habitue à tout. Le gouvernement était sur le point d'appliquer de nouveau la progressivité des taxes sur l'essence, il s'est ravisé à l'instant précis où l'euro amorçait une chute qui l'a amené au-dessous de 85 cents mardi dernier (avant une remontée mercredi).
Bien entendu, c'est une nouvelle déclaration de l'ineffable patron de la Banque centrale européenne, Wim Duisenberg, qui nous a valu cette déconfiture. M. Duisenberg n'a pas vu « de raison de soutenir l'euro », donnant, de la sorte, un signal utile aux spéculateurs. De son côté, le non moins ineffable Saddam Hussein, qui se bat depuis dix ans pour obtenir de la communauté internationale la libre exportation de sa production pétrolière, a fait un nouveau caprice et décidé de ne plus vendre de pétrole, ce qui a fait monter les cours.
L'euro baisse, le prix du pétrole est à un niveau trop élevé, tout concourt à l'aggravation d'un ralentissement économique qui ne sera pas, cette fois, un « trou d'air », mais probablement un phénomène plus durable dès lors qu'il ne nous vient pas de Russie ou d'Asie, mais des Etats-Unis. La très faible diminution du taux de chômage en France au mois de mai est-elle le signe avant-coureur d'une période difficile sur les plans économique et social ? On préfère ne pas le croire et on évitera de faire des pronostics. Mais les paramètres sont nombreux qui devraient inciter le gouvernement à la prudence et, surtout, à tenir les cordons de la bourse. On note que Laurent Fabius est le seul à tirer la sonnette d'alarme et encore le fait-il avec la discrétion d'un ministre de l'Economie qui ne veut surtout pas effrayer la population, c'est-à-dire qu'il ne souhaite pas qu'elle augmente son épargne dans une période où la croissance est essentiellement tirée par la consommation.
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