Shakespeare est ici d'une inventivité langagière, d'une audace dans les images qui exigent beaucoup du traducteur. On en prend la mesure à chaque moment de cette représentation donnée en un très bon mouvement et qui est servie par une troupe unie et puissante.
Le nez de Cléopâtre... Trois hommes se partagent le monde : le fils adoptif de César, Octave, Lépide, Marc-Antoine qui est à Alexandrie, séduit par Cléopâtre. Le fils du grand Pompée se rappelle à eux pour venger la mémoire de son père...
Dans cette pièce passionnante, Shakespeare ne craint pas de situer des scènes sur les mers comme sur les terres, enchaînant les tableaux avec une rapidité digne d'un montage cinématographique. La représentation exige une scénographie ouverte à laquelle Charles Marty ajoute une harmonie qui se marie très bien aux beaux costumes de Fabienne Varoutsikos, aux lumières d'Olivier Oudiou. Tout ici est clair, facilement accessible mais en rien simplifié.
Stuart Seide a composé une très belle distribution, avec les fortes personnalités d'Hélène Lasseur, magnifique Cléopâtre face au séduisant et complexe Antoine d'Eric Chalier. Stanislas Stanic dessine un César ferme et David Martins est un Sextus Pompée attachant. Baptiste Roussillon, en plusieurs apparitions dont Lépide, confirme toutes ses qualités d'intensité. Chacun est bien en place, tous unis et tous très bien dessinés.
Voilà un très grand spectacle, exigeant et ouvert, accessible, passionnant.
Théâtre de Gennevilliers, à 19 h 30 du mardi au samedi et le dimanche en matinée à 16 h (01.41.32.26.26). Jusqu'au 22 octobre. Durée : 1 h 35, entracte, 1h30. Puis à Lille et à Marseille. Le texte de la pièce, dans la traduction de Stuart Seide est publiée par les éditions La Fontaine (10 €)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature