C’EST L’HISTOIRE d’un Oblomov de notre temps. Mais paradoxalement, il ne tient pas en place. Il faut qu’il s’occupe. Qu’il tue le temps. « 22 h 13 » est ainsi sous-titré « Ce titre est susceptible d’être modifié d’une minute à l’autre ».
Pierrick Sorin est un artiste formidable. Une petite cinquantaine et toujours l’imagination d’un très jeune homme. Il est vidéaste. Il a toujours aimé les lanternes magiques. Souvent, la sophistication technique sert à alimenter une poésie qui a la coquetterie de faire semblant de naître de processus très simples. Pierrick Sorin a souvent été l’unique interprète des films courts qu’il a créés au fil du temps. Il a trouvé, en la personne de Nicolas Sansier, un double qui a beaucoup d’esprit.
Entre théâtre et performance, « 22 h 13 » nous fait pénétrer dans l’atelier de l’artiste. Il se creuse notamment la tête pour répondre à une proposition de la Ville de Paris pour la Nuit blanche. Il a des angoisses. Il cherche. On suit les petites actions qui naissent des grandes questions que se pose l’artiste. On voit une pensée en mouvement. C’est un journal de la pensée. Il y a la commande pour la Nuit blanche qui lui donne des insomnies, en toute logique, mais toutes les autres questions que chacun peut se poser au jour le jour. C’est très drôle et très bien réalisé. On s’amuse. Voilà une très belle manière de renouveler le monde de la comédie.
Théâtre du Rond-Point (tél. 01.44.95.98.21 ou 0892.701.603, www.theatredurondpoint.fr), salle Topor, à 20 h 30 du mardi au samedi, dimanche en matinée à 15 h 30. Durée 1 h 40 . Jusqu’au 27 juin.
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