Les jeunes médecins libéraux, installés depuis moins de cinq ans, gagnent mieux leur vie que leurs aînés, selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) parue ce mercredi, qui brise les idées reçues.
L’INSEE a ausculté 11 500 médecins qui se sont installés en libéral entre 2006 et 2011. Soit chaque année, 1 000 à 1 100 généralistes et 1 200 à 1 400 spécialistes.
Ces jeunes praticiens ont perçu en moyenne 108 530 euros de revenus en 2011, soit 2,3 % de plus que l’ensemble des médecins (106 140 euros), toutes générations confondues.
L’INSEE observe que, parmi eux, les spécialistes récemment installés exercent plus souvent en secteur II que dans la population générale, et que beaucoup de jeunes médecins bénéficient des rémunérations forfaitaires versées par l’assurance-maladie.
Une féminisation plus importante chez les généralistes
Les jeunes généralistes, dont les revenus ont progressé de 2 % en euros constants sur cette période, déclarent cependant des revenus de 69 900 euros en moyenne, inférieurs de 15 % à ceux de l’ensemble des médecins de famille (82 000 euros).
L’explication tiendrait à la féminisation croissante de la profession. « Quelle que soit la spécialité, constate l’INSEE, les femmes perçoivent des revenus d’activité significativement inférieurs à ceux des hommes, de l’ordre d’un tiers. » Or, les femmes sont désormais majoritaires dans la jeune génération de généralistes.
Davantage d’installations de spécialistes en secteur 2
De leur côté, les revenus des spécialistes installés depuis moins de 5 ans ont progressé de 11 % en euros constants sur la période 2006-2011. Ils sont supérieurs de 6 % à ceux de l’ensemble des spécialistes (141 970 euros en moyenne contre 133 640 euros). Une tendance due notamment au fait que « les jeunes spécialistes sont beaucoup plus fréquemment installés en secteur 2 » (59 % contre 41 % en moyenne).
Chez ces jeunes installés, les anesthésistes caracolent en haut du tableau avec 205 970 euros de revenus moyens, suivis par les ophtalmologistes (191 910 euros) et les radiologues (185 810 euros). En bas de l’échelle des jeunes spécialistes, on trouve les pédiatres (90 430 euros), les rhumatologues (89 780 euros), les psychiatres (87 020 euros) et les dermatologues (82 680 euros), juste devant les généralistes.
L’activité mixte gagne du terrain
Plus généralement, ces jeunes médecins cumulent plus souvent que leurs aînés, en plus de leur exercice libéral, un poste salarié à l’hôpital ou dans des centres de santé. La part des praticiens installés depuis moins de 5 ans qui exercent une activité mixte est de 53 % chez les spécialistes (44 % pour l’ensemble des spécialistes toutes générations confondues). Elle est de 27 % chez les jeunes généralistes, pourcentage identique à celui de l’ensemble des médecins de famille.
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