Choix d’une profession manuelle

Les jeunes asthmatiques ne tiennent pas compte des risques

Publié le 27/03/2006
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EN 1995 ET 1996, une équipe de Munich, de Dresde et d’Ulm a recruté dans les deux premières villes des enfants de 9 à 11 ans pour participer à une grande étude internationale sur l’asthme et les allergies (phase II de l’étude ISAAC). Sept ans plus tard, les mêmes sujets ont été recontactés pour savoir si leurs problèmes d’asthme ou d’allergies avaient eu une influence sur le choix de leur future profession. C’est ainsi que Katja Radon et ses collègues ont pu se fonder sur les réponses de plus de 2 100 jeunes âgés de 16 à 18 ans, les résultats de l’étude étant publiés aujourd’hui dans le « Journal européen de pneumologie » (« European Respiratory Journal », vol. 27, n° 4).

Près des deux cinquièmes de ces adolescents s’étaient en fait déjà engagés dans une profession soit en apprentissage, soit dans une école professionnelle spécialisée, puisque telles sont les deux grandes options en Allemagne. Les auteurs se sont plus particulièrement intéressés au deuxième groupe : 504 sujets ayant déjà fait leur choix mais n’étant pas encore exposés aux allergènes, «ce qui aurait pu déclencher des symptômes et donc influencer leurs réponses», explique Katja Radon.

Manque d’information.

Certaines professions manuelles sont déconseillées aux asthmatiques, comme celles de boulanger, de fleuriste, de carrossier, de coiffeur ou de travailleur du bois. Cela n’arrête pas les jeunes, puisque seulement 8 % de ceux qui présentaient des symptômes ont indiqué que leur choix d’un métier avait été influencé par l’affection dont ils souffraient.

L’influence négative des maladies chroniques, et notamment de l’asthme juvénile, sur le niveau de scolarité est un facteur explicatif. «L’éventail des professions accessibles aux asthmatiques se révèle limité non seulement par les risques d’exposition, mais aussi par le niveau d’études», écrivent les auteurs. Le manque d’information est également en cause, «de la part tant des médecins que des conseillers d’orientation».

En ne tenant pas compte des risques, «les jeunes asthmatiques s’exposent à une dangereuse aggravation de leur maladie, de même qu’à des échecs professionnels regrettables». Pour Katja Radon, ces constatations sont sans doute valables pour «la grande majorité des pays occidentaux». Dans tous les cas, les jeunes asthmatiques devraient être mieux informés, afin de faire un choix plus éclairé.

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7928