Déjà très mal loties en matière de droit à l'avortement, les Irlandaises l'ont échappé belle. Ce n'est que par une toute petite majorité (50,42 % des suffrages) que les électeurs ont dit non au durcissement de la loi très restrictive sur l'avortement. Seul un référendum organisé en 1995 sur le divorce avait connu un résultat plus serré.
Ce troisième référendum en vingt ans sur l'avortement n'a pas connu un grand succès (42,89 % de participation), notamment en raison de sa complexité. Il proposait notamment d'exclure des « cas exceptionnels » (vie de la mère en danger), qui seuls autorisent l'IVG, les intentions suicidaires de la femme enceinte. Les deux partis membres de la coalition gouvernementale du Premier ministre, Bertie Ahern, soutenus par la hiérarchie catholique, avaient appelé à voter oui, tandis que les partis d'opposition (gauche) et le Planning familial avaient fait campagne pour le non.
« Je suis très déçu, mais je suis un démocrate », a déclaré M. Ahern, tandis que le ministre de la Santé, Micheal dénonçait « les tentatives de politiser » les résultats. Mais ce résultat arrive à un très mauvais moment pour le chef du gouvernement : son parti devait se réunir en congrès ce week-end et des élections générales sont prévues en mai.
Quoi qu'il en soit, les Irlandaises qui le souhaitent pourront continuer à aller avorter à l'étranger, ce que 7 000 d'entre elles font chaque année, en Grande-Bretagne, un droit conquis difficilement il y a dix ans. L'année où la Cour suprême irlandaise avait autorisé à avorter une adolescente de 14 ans, enceinte après avoir été violée par un proche et qui risquait de se suicider.
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