DE du diabétique

Les IPDE-5 moins efficaces

Publié le 18/05/2012
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Chez le diabétique, face à une dysfonction érectile, le traitement oral par inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE-5) peut être proposé en première intention « mais, étant donné la fréquence des facteurs de risque cardio-vasculaires associés au diabète, un avis cardiologique est recommandé avant prescription d’un inhibiteur de la PDE-5 en cas de facteurs de risque cardio-vasculaire associés » précise les dernières recommandations de l’ AIHUS*. Par ailleurs, « aucun traitement à visée cardio-vasculaire ne doit être arrêté sans avis cardiologique ».

L’efficacité des IPDE- est plus faible chez le diabétique que dans la population générale, avec environ 50%de mauvais répondeurs à ces molécules versus 80% chez les non-diabétiques. « Les IPDE5 inhibent la dégradation physiologique du GMPc, explique le Pr François Giuliano, (neuro-uro-andrologue, service de Médecine physique et réadaptation, hôpital Raymond-Poincaré, Garches). Or, chez le diabétique, la concentration de GMPc est si faible que limiter sa dégradation ne suffit pas. »

Le recours aux injections intra-caverneuses

Dans ce contexte, « on a souvent recours chez les diabétiques aux injections intra-caverneuses (IIC) de PGE1 Celles-ci peuvent être indiquées en premier choix si la dysfonction érectile est sévère ce qui est volontiers le cas chez les diabétiques ». En cas de diabète, les IIC sont remboursées en utilisant une ordonnance de médicament d’exception.

En troisième ligne, les traitements mécaniques, anneau pénien seul ou associé au vacuum, chirurgie prothétique, sont utilisés en cas de contre-indications, de refus ou surtout d’échec des traitements pharmacologiques. « Malgré leur acceptabilité médiocre, ils doivent être proposés du fait de leur efficacité indéniable, particulièrement en cas de DE sévère, très fréquente chez les diabétiques », indique le Dr Bondil.

En cas d’insulinothérapie, si l’activité sexuelle est intense sur le plan physique, il peut être utile de proposer une collation avant l’effort sexuel ou de réduire les doses d’insuline pour éviter tout risque d’hypoglycémie. Les diabétiques de type 1, traités par pompe à insuline, peuvent débrancher transitoirement leur pompe pour une période n’excédant pas 2 heures.


Source : lequotidiendumedecin.fr