En trente ans, date de la dernière grande exposition à Paris, de nombreuses études ont continué à interroger l’œuvre du maître de Giverny. Au-delà des aspects scientifiques, Monet se voit consacrer comme le chef de file de l’école impressionniste. Parmi ses « inventions », on peut citer le concept des séries. C’est la série des Meules, ou de la cathédrale de Rouen par exemple. Le même lieu représenté à des heures variées dans la journée évolue avec la lumière et se révèle différent. Avec l’idée que les différents tableaux constituent un ensemble. Aujourd’hui, avec la dispersion des œuvres à travers le monde, seule une exposition permet de les réunir en un seul lieu. Dès la conception, Monet lui-même écrit que ces tableaux « n’acquièrent toute leur valeur que par la comparaison et la succession de la série entière ». Comment alors les exposer ? Pour les Cathédrales, l’idée ici a été de les présenter selon les différentes heures du jour qui traduisent les changements de lumière. Grâce à un travail de restauration exceptionnel, elles sont exposées dans un état de fraîcheur unique. Les commissaires associent pour cette exposition au travail de Monet celui de Roy Lichtenstein consacré également à la cathédrale de Rouen. L’effet de matière est ici délibérément gommée au profit de l’idée de sérigraphie, de reproduction. Mais l’œuvre de Monet a inspiré d’autres peintres américains comme Joan Mitchell ou Pollock.
Cette exposition ne pointe pas seulement un aspect de l’œuvre. Elle permet de la revisiter dans son ensemble. D’autant que Monet ne peint pas seulement des œuvres faciles. Il est toujours en recherche. Toutes les salles sont différentes. Il est certes le maître du paysage. Mais il a aussi traité la ville, les natures mortes, voire Claude Monet. Dans la salle des Nymphéas, on trouvera ainsi l’Autoportrait de Monet légué à l’État par Georges Clémenceau. C’est une œuvre intime, privée, émouvante.
Au-delà de l’événement, l’exposition ne célèbre pas seulement une icône. C’est d’abord une invitation à une réflexion sur l’œuvre, l’itinéraire d’un peintre qui accompagne et annonce les mutations, les changements les révolutions de l’art au XXe siècle.
Exposition jusqu’au 24 janvier 2011.
Entrée : 12 euros.
Catalogue de l’exposition : 386 pages. 50 euros.
À lire aussi l’extraordinaire Correspondance Georges Clémenceau-Claude Monet disponible pour l’exposition 30 euros.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature