Quelles ont été les propositions que le ministère vous a faites vendredi ?
Florent PERIN-DUREAU
Quasiment les mêmes que la semaine précédente. La seule différence est qu'ils proposent que la première garde hebdomadaire soit payée pleine et non plus à 50 %. Pour les deuxième et troisième gardes hebdomadaires, le ministère propose toujours qu'elles soient rémunérées à raison de deux pour le prix d'une. Par ailleurs, même si la formulation a changé, le gouvernement persiste à nous proposer que seule la première garde hebdomadaire soit intégrée dans le temps de travail.
Concernant notre revendication, qui consiste à demander 10 demi-journées de travail hebdomadaire au lieu de 11 actuellement, il n'y a pas eu de proposition nouvelle. Les pouvoirs publics considèrent que cela entre dans la négociation du temps de travail, alors que pour nous, il s'agit de se mettre en conformité avec la législation européennne, ce qui peut passer à tout moment par un décret statutaire.
Notre demande d'ouverture de négociations sur la réduction du temps de travail prévue par la loi n'a pas non plus été prise en compte ; les représentants du ministère indiquent que le chantier sera ouvert seulement l'an prochain. Quant à la revalorisation des gardes et continuités de service de week-end effectuées au-delà de 48 heures et même de 50 heures, que nous demandions, il n'en a pas été question.
Les internes sont-ils très mobilisés ?
Ils l'étaient déjà la semaine dernière, alors que la grève n'était pas encore déclenchée. C'est ce qu'avaient montré les assemblées générales qui avaient eu lieu à Nice, Lyon, Caen, Montpellier, Marseille ou Lille.
Le fait que le gouvernement n'ait rien proposé vendredi a amplifié leur colère. Alors que nous réclamions l'ouverture des négociations sur le temps de travail, en laissant le gouvernement nous faire ses propositions, nous allons demander à bénéficier des mêmes avancées que l'accord-cadre des praticiens hospitaliers. Une grève est quelque chose de grave, notamment parce que cela signifie qu'il faut assigner les seniors aux urgences à notre place. Il est regrettable que le gouvernement ne nous ait pas laissé le choix.
Nous avons eu en effet la surprise d'apprendre qu'un rapport de l'IGAS doit être rendu en décembre sur ce thème. Il est difficile d'admettre que nous n'ayons pas été consultés, alors que la régulation de la répartition des internes dans les services hospitaliers est une clé essentielle pour résoudre les problèmes d'effectifs d'internes. Cela fait un an et demi que nous réclamons que l'on intervienne par rapport aux dysfonctionnements de ces commissions, qui sont des enjeux de pouvoir entre les centres hospitaliers universitaires et les centres hospitaliers.
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