Les internes et résidents poursuivent leur grève des gardes entamée le 19 novembre pour exiger la « reconnaissance de leur statut de médecins hospitaliers ».
Et notamment l'application immédiate d'un repos de sécurité (pas de travail dans les onze heures suivant une garde), une base de temps de travail hebdomadaire de 48 heures, une revalorisation des indemnités de gardes et une ouverture de négociations sur la réduction du temps de travail (RTT).
Jeudi dernier, à l'appel de l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux des villes de faculté (ISNIH), du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), de l'Intersyndicale nationale autonome des résidents (ISNAR) et de la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie (FNSIP), ils ont observé pour la deuxième fois, une grève totale des soins - et pas seulement une grève des gardes - et plusieurs milliers ont défilé à Paris, avec le renfort de l'Intersyndicat national des chefs de clinique (INSCAA) qui appelait à la grève ce jour-là pour les soutenir, ainsi que l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), qui a déposé un préavis de grève à compter de demain pour les mêmes raisons.
Les représentants des internes qui entament aujourd'hui leur troisième semaine de grève espèrent être reçus par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité et refusent de négocier avec le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, depuis la rencontre de mercredi, au cours de laquelle il n'a pas, selon eux, ouvert les négociations.
Le ministre a fait savoir dans un communiqué que ce sont eux qui, « malgré la satisfaction de leur revendication initiale et principale du repos de sécurité,n'ont pas estimé devoir poursuivre la discussion » en faisant de l'ouverture d'une négociation sur la RTT « un préalable, ce qui ne peut être envisagé dans le cadre du statut d'étudiant des internes et résidents ».
M. Kouchner explique que le principe qui leur a été proposé dans le cadre de la mise en œuvre du repos de sécurité est qu'après une garde sur place, les internes bénéficient d'une cessation de toute activité clinique auprès des malades pendant les 11 heures qui suivent.
« Par ailleurs, les gardes faites dans le cadre des obligations de leur statut, soit 5 gardes mensuelles, seront intégrées dans le temps de travail statutaire, ce qui représente 55 jours de repos ainsi dégagés et garantis, ainsi qu'une première étape importante de l'application aux médecins en formation de la directive européenne sur le temps de travail, que les pays de l'Union ont jusqu'en 2009 pour mettre en application (1) », indique le ministère. Bernard Kouchner ajoute que « des garanties ont été proposées » pour que la réorganisation des gardes nécessaire pour permettre l'application des mesures proposées aux internes soit effective dans les établissements hospitaliers dès avril 2002.
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