LE TRAITEMENT oral de la dysfonction érectile n'offre pas toujours l'efficacité attendue, 40 % des hommes se disant insatisfaits des résultats. Le recours aux injections intracaverneuses (IIC) a, en outre, été multiplié par dix en quatre ans. L'alprostadil alfadex (Edex) provoque cinq à dix minutes après son injection une érection suffisamment rigide pour permettre un rapport sexuel dans 90 % des cas. L'administration étant locale, le médicament n'induit pas d'effets systémiques ni d'interactions médicamenteuses.
Les IIC demeurent le seul recours possible dans certaines indications, telles que le cancer de la prostate, et se montrent efficaces aussi bien sur les dysfonctions organiques (maladies cardio-vasculaires, diabète, lésions neurologiques, séquelles de chirurgie) que psychogènes ou mixtes. Le Dr P. Desvaux estime toutefois qu' « il reste encore des efforts à faire pour mieux informer sur les IIC, dans la mesure où de nombreux patients taisent l'échec du traitement par voie orale et n'osent plus revenir sur le sujet. Alors qu'un renoncement peut fragiliser le patient et le faire glisser vers une dépression ou des troubles addictifs. Il faut aussi sensibiliser plus fortement les médecins généralistes pour qu'ils interrogent leurs patients à ce sujet et osent prescrire ce mode d'administration de la prostaglandine vasodilatatrice ; ils sont tout à fait aptes à réaliser les premières injections et à délivrer les conseils pratiques ».
L'enquête EASY, menée en 2004 par les Laboratoires Schwarz Pharma auprès de 700 utilisateurs d'un âge moyen de 62 ans, est la première étude sur le vécu des patients à l'égard des IIC. Il en ressort que le principal critère d'arrêt de la voie orale est l'inefficacité, devant la mauvaise tolérance et le prix. Les patients utilisant les IIC ont en moyenne quatre rapports sexuels par mois (31 %) ; une ou deux consultations suffisent pour apprendre la technique d'injection, et la douleur est ressentie comme négligeable (2 sur l'échelle EVA). Seulement 6 % des patients interrogés ont déclaré avoir eu des difficultés à réaliser les injections.
Quelles qu'aient été les comorbidités, environ 80 % des patients ont été satisfaits des IIC, 75 % d'entre eux n'ont pas considéré les érections sous IIC comme étant artificielles, 81 % se sont déclarés confiants pour aborder une relation sexuelle. Enfin, 86 % des patients sont prêts à recommander ce traitement à un de leurs proches.
Conférence de presse organisée par le Laboratoires Schwarz Pharma, dans le cadre du MEDEC 2005, avec la participation des Drs P. Desvaux (Paris) et M. Ganem (Paris).
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