Forme néovasculaire de la Dmla

Les injections d’anti-Vegf stabilisent la perte de vision

Publié le 04/02/2007
Article réservé aux abonnés

LA DÉGÉNÉRESCENCE maculaire liée à l’âge ne rend pas totalement aveugle, mais compromet la vision précise pour la lecture, la reconnaissance des détails et des visages, etc. Elle doit être traitée de façon précoce.

Au début, une tache noire apparaît au centre du champ visuel, un meilleur éclairage est nécessaire pour lire et progressivement les images sont ondulées et les lignes droites gondolées. On distingue deux formes de Dmla : atrophique ou sèche ; exsudative, néovasculaire, dite humide, la plus sévère (20 % des cas ; 90 % des pertes de vision liées à la maladie). La forme néovasculaire se caractérise par la formation de néovaisseaux sous-rétiniens de deux types :

– néovaisseaux visibles (15 %) à développement rapide, mis en évidence par l’angiographie à la fluorescéine ;

– néovaisseaux occultes, repérés par l’angiographie au vert d’indocyanine.

Cette forme exsudative entraîne une baisse d’acuité visuelle qui peut être rapide, souvent en quelques semaines : c’est une urgence ophtalmologique, insiste le Pr Gisèle Soubrane (CHU de Créteil). Elle doit être traitée le plus rapidement possible. Selon le type et la localisation des néovaisseaux, l’ophtalmologiste indique une photocoagulation laser, une photothérapie dynamique ou des injections intravitréennes médicamenteuses (anesthésie locale par collyre, geste pratiqué au bloc ou en salle dédiée), plus rarement une cure chirurgicale. L’objectif est de stabiliser la perte visuelle, mais la surveillance reste de rigueur.

Peut-on retarder l’apparition des néovaisseaux ? Des traitements (antioxydants et zinc à forte dose) sont en évaluation.

Le pegaptanib de sodium (Macugen).

Il est connu que les facteurs de croissance vasculaire (Vegf) induisent une angiogenèse et une augmentation de la perméabilité vasculaire. Et l’isoforme 165 du Vegf est impliqué préférentiellement dans la néovascularisation oculaire pathologique. Le pegaptanib de sodium (Macugen), premier anti-Vegf 165 de haute affinité (respect de la vascularisation physiologique), a montré en monothérapie une efficacité sur la préservation de l’acuité visuelle au cours de l’étude VISION (« New England Journal of Medicine », 2004). Il est disponible depuis 2006 et une demande de remboursement est en examen. Cette étude, rappelle le Dr K. Atmani (Créteil), comportait deux essais randomisés contre placebo menés chez plus de 1 000 patients (âge moyen : 77 ans) ayant une Dmla (tous types angiographiques). Une photothérapie dynamique pouvait, en cas d’indication (lésions à prédominance visible), être décidée par l’investigateur ; 78 % des patients étaient en monothérapie. L’injection intravitréenne de 0,3 mg (Macugen) a permis de limiter la perte de vision à moins de trois lignes de lecture chez 70 % des patients ( versus 55 %), avec une efficacité rapide sur l’acuité à la 6e semaine dans 78 % des cas. Un tiers des patients n’a pas perdu d’acuité visuelle ( versus 23 %) et un patient sur cinq a pu gagner plus de cinq lettres. La réponse au traitement était indépendante du recours ou non à la photothérapie. Les données à deux ans montrent un maintien des résultats. Les injections sont espacées de six semaines. Efficacité et tolérance n’ont pas été démontrées au-delà de deux ans.

Vienne, 41e Club santé. Session organisée en partenariat avec les Laboratoires Pfizer.

> Dr JANINE DEFRANCE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8098