La crise, avec le chômage qui en résulte, influence désormais significativement les niveaux de vie* des Français. Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)**, si le niveau de vie médian a progressé entre 2008 et 2009 de 0,4 % en euros constants, et s’élève à 19 080 euros annuels (contre 19 000 euros l’an passé), le niveau de vie des plus modestes a baissé, tandis que celui des catégories supérieures a augmenté.
Les 10 % de citoyens les plus modestes touchent moins de 10 410 euros par an, un montant en recul de 1,1 % par rapport à 2008. Cette tendance, décrypte l’INSEE, est à l’inverse de ce qu’on a pu observer entre 2005 et 2008, où 40 % des moins aisés voyaient leur niveau de vie augmenter de 2 % en moyenne par an.
Le nombre de personnes dites pauvres, c’est-à-dire touchant moins de 60 % du niveau de vie médian, est en augmentation : Ils sont 8,2 millions de Français, soit 13,5 % de la population, à vivre avec moins de 954 euros par mois en 2009 (c’est 337 000 de plus qu’en 2008). Plus alarmant, l’intensité de la pauvreté s’est aggravée, puisque la moitié d’entre eux vivent avec moins de 773 euros par mois.
Et, conséquence de la crise, les chômeurs viennent grossir les rangs des plus modestes. Ils représentent ainsi 9,8 % des personnes appartenant aux 2 premiers déciles contre 8,5 % en 2008, une augmentation également lisible à l’échelle de toute la population, où la proportion de chômeurs est passée de 3,6 à 4,4 %.
Les riches, eux, tirent leur épingle du jeu. Le revenu des 10 % des plus aisés des Français est supérieur à 35 840 euros annuels en 2009, chiffre 3,4 fois plus important que celui des 10 % en bas du tableau et en augmentation (certes plus lente que les années précédentes) de 0,7 % par rapport à 2008.
Si la crise creuse donc les inégalités, l’INSEE note néanmoins l’importance du rôle des allocations chômage et aides sociales. « Les versements de prestations consécutifs à la perte de revenus du travail atténuent quelque peu la baisse des niveaux de vie (...) En particulier, des mesures ponctuelles (crédit d’impôt, prime de solidarité active, prime exceptionnelle de 150 euros pour la rentrée scolaire) ont permis d’atténuer les effets de la crise sur les ménages modestes. »
* Le niveau de vie se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d’échelle et du fait que les enfants consomment moins que les adultes.
** « INSEE Première » n° 1365, août 2011.
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