PRATIQUE
Devant une toux chronique nocturne, des accès dyspnéiques sifflants, une dyspnée d'effort..., les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) mettront en évidence un syndrome obstructif avec réversibilité de 15 % ou plus sous bronchodilatateurs. Si le diagnostic n'est pas assuré par la spirométrie avec test aux bêta 2, on peut s'aider des tests de provocation bronchique qui provoquent une bronchoconstriction. Lors d'un asthme persistant, l'objectif thérapeutique est de normaliser la spirométrie sous traitement de fond, ou entre deux crises. Néanmoins, il n'est pas nécessaire de suivre les EFR tout au long de la vie d'un asthmatique : il suffit souvent de connaître le débit de pointe concomitant au meilleur résultat spirométrique et de répéter la manuvre régulièrement.
La spirométrie permet de confirmer la suspicion de syndrome obstructif associé et d'en évaluer la gravité (syndrome obstructif léger : VEMS supérieur ou égal à 70 % des valeurs prédites ; syndrome obstructif modéré : VEMS compris entre 50 et 70 % des valeurs prédites ; sévère : VEMS inférieur à 50 % des valeurs prédites).
La mesure des volumes pulmonaires fait le diagnostic d'une distension associée au syndrome obstructif : augmentation de la capacité pulmonaire totale (CPT) et du volume résiduel (VR). Les tests aux bronchodilatateurs permettent de préciser la part réversible du syndrome obstructif (et l'intérêt des traitements inhalés).
La prescription de gaz du sang est importante dans ce cadre étiologique : une hypoxémie de repos inférieure à 55 mmHg est une indication à une oxygénothérapie au long cours. Une hypercapnie chez un sujet atteint de BPCO sévère (éventuellement associé à un syndrome d'apnées du sommeil) peut être une indication à une ventilation nasale nocturne.
La prescription des EFR sera plus ou moins rapprochée selon la gravité du syndrome obstructif initial et les possibilités thérapeutiques restantes.
Dans le cadre d'une myopathie, d'une myasthénie, d'une déformation thoracique acquise, d'une possible fibrose..., il est nécessaire de réaliser une spirométrie, une mesure des volumes pulmonaires et des gaz du sang. Dans le cadre de la fibrose, on peut également évaluer l'importance de l'atteinte respiratoire par une mesure de la diffusion de l'oxyde de carbone (DLCO).
Le syndrome est restrictif lorsque la CPT est inférieure à 80 % de la valeur théorique. Il est léger si la CPT est comprise entre 66 et 80 % de la théorique, modéré si la CPT est comprise entre 50 et 65 % de la théorique, et sévère si la CPT est inférieure à 50 % de la théorique.
Il y a indication d'une prise en charge spécialisée, avec mise en place d'une oxygénothérapie au long cours, voire ventilation nasale si le patient devient hypoxique et/ou hypercapnique.
Si une intervention est envisagée chez un patient atteint d'une pathologie respiratoire, ou si la chirurgie affecte la fonction respiratoire, une évaluation préopératoire des EFR est nécessaire.
Propos recueillis auprès du Dr Hélène Hamel, service de pneumologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt.
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