REFERENCE
LES TROUBLES DU LANGAGE ORAL
Dépister entre 3 et 6 ans
Le repérage des troubles du langage oral doit être systématique chez les enfants de 3 à 6 ans. Il peut se faire à l'école en posant aux enseignants des enfants de 3 à 4 ans la question suivante : « Considérez-vous que cet enfant a un problème de langage ? » et en demandant aux parents ce qu'ils pensent du langage de leur enfant. La réponse à ces questions permet d'identifier des enfants susceptibles d'avoir un trouble du langage.
Il existe ensuite des tests de repérage ou de dépistage utilisables en fonction de l'âge de l'enfant.
C'est le bilan médical qui permettra d'affirmer le caractère primaire ou non du trouble du langage ; il doit toujours comprendre un bilan auditif.
En effet, il est important de distinguer les troubles spécifiques de développement du langage (du simple retard à la dysphasie) et les troubles du langage associés à d'autres pathologies nécessitant un bilan médical pluridisciplinaire.
Selon l'âge
Les indications de bilan orthophonique chez l'enfant de 3 à 5 ans sont l'absence de langage intelligible par des personnes non familières, l'absence de structure grammaticale, les troubles de la compréhension.
Entre 4 et 5 ans, le bilan peut se justifier pour faire la part du trouble de l'expression et du trouble de la compréhension. Un simple retard phonologique, sans trouble de la compréhension, peut bénéficier d'une surveillance, et le bilan orthophonique ne sera alors prescrit qu'en cas de persistance du trouble à l'âge de 5 ans afin d'éviter à l'enfant des difficultés d'apprentissage de la lecture lors de l'entrée en primaire.
Dans les suspicions de dysphasie (trouble du langage avec critères de gravité tels l'inintelligibilité, l'agrammatisme, les troubles de compréhension avec une intelligence normale), la prise en charge doit être intensive, spécifique, pluridisciplinaire, incluant les pédagogues.
Le bilan
Le bilan orthophonique précisera le trouble, sa gravité, en évaluant l'aspect expressif, réceptif, et pragmatique ; il comprendra également des épreuves permettant de dépister les enfants à risque de difficultés d'apprentissage de la lecture. Il spécifiera les indications et les modalités du traitement orthophonique.
Si une prise en charge orthophonique est nécessaire, les contacts entre les parents de l'enfant, l'orthophoniste, le médecin et le système scolaire doivent toujours être développés, les objectifs et les techniques de rééducation transmis aux différents acteurs.
Evaluation après rééducation
Une évaluation après la rééducation est nécessaire pour permettre de décider de l'arrêt ou non de la rééducation ou de sa modification. Cette évaluation est faite par le médecin prescripteur, en collaboration avec tous les intervenants, par l'intermédiaire d'un dossier orthophonique.
LES TROUBLES DU LANGAGE ECRIT
Dyslexie dysorthographie
Les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie dysorthographie) se caractérisent par un déficit durable et significatif du langage écrit qui ne peut s'expliquer par une cause évidente. Il est important de dépister les enfants à risque, au plus tard au cours de la première année d'apprentissage de la lecture (cours préparatoire) : ce sont des enfants qui présentent des difficultés durables dans la progression de l'acquisition du langage écrit. Dans ce cas, le médecin doit prescrire un bilan orthophonique d'aptitude à l'acquisition du langage oral et/ou écrit qui permettra de décider soit d'une abstention thérapeutique avec surveillance régulière, soit d'une rééducation orthophonique, soit d'autres prises en charge associées (psychologique ou psychomotrice).
Bilan au bout d'un an
Quelle que soit l'attitude envisagée, ces enfants seront revus l'année suivante pour un bilan orthophonique permettant alors d'évaluer le niveau de lecture ou d'orthographe et d'analyser les compétences sous-jacentes indispensables à la lecture et à l'écriture (perception visuelle et auditive, langage oral, organisation temporo-spatiale, motricité et praxies, connaissances métalinguistiques), ainsi qu'une évaluation de savoir-faire (stratégies d'adaptation et de compensation). Le compte rendu du bilan, comme lors des bilans pour troubles du langage oral, doit être adressé au médecin prescripteur. Il doit comprendre les tests utilisés et leurs résultats, les projets et objectifs thérapeutiques et éventuellement suggérer des investigations complémentaires. C'est au vu de ce bilan que le médecin décidera ou non de prescrire des séances d'orthophonie. La première prescription comportera généralement trente séances qui devront être réalisées à un rythme suffisant de deux ou trois par semaine en début de traitement. Une évaluation réalisée à la fin de ces séances permettra d'envisager la suite de la prise en charge en fonction de l'évolution du trouble.
Plusieurs années
Les troubles spécifiques du langage écrit nécessitent en général une prise en charge sur plusieurs années, qui varie en fonction des besoins scolaires et des motivations individuelles.
Les troubles du langage oral et/ou du langage écrit, même s'ils sont spécifiques, peuvent s'accompagner de troubles psychopathologiques ou neuropsychologiques à type de troubles du comportement, des émotions, de la mémoire, de l'attention ou du graphisme, dont il faudra tenir compte lors de la prise en charge de ces enfants. Il est important de toujours associer les parents et les intervenants pédagogiques, en leur expliquant, ainsi qu'à l'enfant, les difficultés rencontrées, les méthodes et les buts de la prise en charge afin d'atténuer les conséquences de cette pathologie et de permettre à l'enfant une meilleure adaptation du fait de la reconnaissance de son trouble.
« L'orthophonie dans les troubles spécifiques du développement du langage oral chez l'enfant de 3 à 6 ans », mai 2001, ANAES, recommandations pour la pratique clinique.
« Indication de l'orthophonie dans les troubles du langage écrit chez l'enfant », septembre 1997, ANAES, recommandations et références médicales.
www.anaes.fr, rubrique Publications.
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