DEPUIS 1998, la lévofloxacine est indiquée dans le traitement des sinusites aiguës, des exacerbations de bronchite chronique et des pneumonies d’origine communautaire (c’est-à-dire acquises hors de l’hôpital) ; ces dernières peuvent être traitées par voie intraveineuse à l’hôpital, le relais étant assuré par la forme orale à même posologie et même fréquence.
En 2004, les indications sont élargies aux prostatites, en 2005, aux pyélonéphrites aiguës (PNA) non compliquées et aux infections biliaires et intestinales, en tenant compte des recommandations officielles.
La lévofloxacine appartient à cette génération de nouvelles quinolones au spectre large (peu différent de celui des quinolones de la génération précédente), souligne F. Trémolières (Mantes), caractérisées par des profils pharmacocinétiques et pharmacodynamiques optimisant leur activité, notamment au cours d’infections sévères.
Les PNA communautaires, habituellement non compliquées, sont fréquentes, souvent observées en service d’urgence avec un taux d’hospitalisations élevé.
L’étude AUPAL dans la pyélonéphrite aiguë.
Aujourd’hui, la durée de l’antibiothérapie est plus courte, souvent inférieure à dix jours, ce d’autant que l’antibiotique est une fluoroquinolone, estiment les auteurs de l’étude AUPAL. Cet essai prospectif multicentrique mené dans douze services d’urgence français a recruté 69 patientes ayant une PNA présumée (fièvre, douleurs des flancs, leucocyturie) non compliquée. L’originalité de l’étude, souligne D. Elkharrat (Paris), a été d’inclure des PNA à «potentiel évolutif» (un quart des cas) : femmes de plus de 65 ans, existence d’un diabète. Les patientes ont reçu 500 mg de lévofloxacine par voie orale pendant sept ou dix jours (potentiel évolutif). Le traitement a été efficace (conforme aux données de la littérature) et bien toléré : guérison clinique et bactériologique de 86,7 % cinq et neuf jours après la fin du traitement et de 75 % après quatre à six semaines. Sur les neuf échecs bactériologiques, au moins six étaient des réinfections. La surveillance des PNA à potentiel évolutif a été renforcée et les hospitalisations plus fréquentes, mais avec pourtant une bonne évolution bactériologique et clinique ; néanmoins, l’échantillon de ces PNA est trop restreint pour que soient tirées des conclusions. Mais ces données ouvrent une voie de réflexion.
Pharmacocinétique sérique et biliaire.
La pharmacodynamique de la lévofloxacine satisfait aux prérequis pour une efficacité bactérioclinique et à la prévention de l’émergence de mutants résistants. La pharmacocinétique sérique et biliaire de la lévofloxacine est adaptée au traitement des infections de voies biliaires, souligne F. Jehl (Strasbourg).
Le traitement des infections biliaires est pourtant compliqué, remarque R. Delcensie (Amiens), outre le contrôle de l’infection se pose le problème des modalités du traitement de la lithiase des voies biliaires sous-jacente : type et moment de l’intervention. Un essai multicentrique prospectif français a inclus 101 patients traités par lévofloxacine (intra-veineuse pendant quarante-huit heurs au minimum avec relais oral : 500 mg/j) pour cholécystites aiguës (de dix à vingt jours) et angiocholites aiguës (de quatorze à vingt-cinq jours) ou de cinq à sept jours après apyrexie en cas de geste chirurgical ; le succès clinique a été de 94,9 %.
Enfin, l’indication pour le traitement des infections intestinales a été accordée en France sur les données de l’analyse bibliographique : efficacité sur les salmonelles et les shigelles.
Paris Ricai 2005. Symposium organisé par Sanofi-Aventis.
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