Tourisme
TROPIQUES. FORET. Montagne. Volcan. Savane. Plage... On n'en finit pas d'égrener les facettes de la petite île de la Réunion. Un diamant noir, qui culmine à 3 000 mètres d'altitude au-dessus des hauts fonds de l'océan Indien. Un département français qui s'agrandit au gré des éruptions du piton de la Fournaise, où l'on coupe régulièrement les routes pour cause (très contrôlées, rassurons-nous) de paquets de mer ou de coulée de lave intempestive.
Sur cet incroyable caillou, quelques encablures seulement séparent les eaux miroitantes du lagon de Saint-Gilles du vert profond du cirque de Mafate, auquel nulle route carrossable n'a jamais mené, mais où vivent, à l'ombre de parois vertigineuses, et disséminés dans de minuscules villages au joli nom d'« îlet » (prononcer « îlette )», une poignée d'hommes, de femmes et d'enfants, tous intrépides marcheurs.
C'est un euphémisme que de dire que les paysages de la Réunion, 2 500 km2 seulement, sont extraordinairement changeants. La luxuriance de la végétation tropicale côtoie la savane ; on peut le matin se croire en Suisse et l'après-midi sur la planète Mars. Avec le modelé fluctuent, aussi, les températures. A-t-on, alangui sur la plage, son compte de chaleur ? Il suffit de gagner les hauteurs (les « hauts », disent les Réunionnais), et l'air se rafraîchit.
Façonnée par un géant qui aurait, ici, écrasé un plateau d'altitude, là, soufflé sur les braises du volcan pour transporter le voyageur sur la lune, l'île fait d'un seul coup d'un seul le bonheur des randonneurs, des botanistes, des adeptes du farniente. Que l'on soit tout cela à la fois, et c'est le nirvana.
Vue du ciel.
Pour prendre la mesure de la richesse de la palette réunionnaise, rien ne vaut le survol de l'île en hélicoptère. Une société propose plusieurs types de balades au départ de l'altiport de l'Eperon. Les vols changent avec les nuages (souvent très présents au-dessus du volcan). Quand la météo est de la partie, c'est un somptueux tapis qui se déroule sous l'appareil. Paisible au niveau du littoral, où le turquoise de l'océan Indien rencontre le vert vif des champs de canne. Incroyablement accidenté dans les cirques (Mafate, Cilaos, Salazie), où les pilotes vous font croire qu'ils rasent les à-pics spectaculaires et vous transforment, descendant au fond du « trou de fer », gouffre étroit et encaissé le long duquel danse une longuissime cascade, en un aventurier digne d'Indiana Jones. Et puis, du tac au tac, et sans préavis : plongée dans le minéral.
Troisième monde. Gris, terre de Sienne, ocre, rouge vif, parfois, voici le piton de la Fournaise. Un désert de lave solide qui, depuis six cent mille ans, palpite sur le bleu vif du ciel équatorial, telle une gigantesque peau d'éléphant. Les anciens Réunionnais l'appelaient le « chaudron du diable » ; c'est l'un des volcans les plus actifs du monde. Drôle d'impression pour ceux qui se hasardent sur ses terres argentées : ça et là, les coulées lentement plissées donnent l'impression d'être tout juste refroidies. Installée à Bourg-Murat, la Maison du volcan livre aux néophytes comme aux passionnés les clefs de cette planète à part.
Dauphins et baleines.
Vue d'en haut, la Réunion, île jeune au regard de sa voisine Maurice, montre aussi qu'elle n'est pas faite pour ceux qui voudraient juste y bronzer sur la plage.
Le sable blanc bordé de filaos, bercé par le doux bruit des vagues se fracassant au loin sur la barrière de corail, n'occupe qu'une petite frange du littoral, sur la côte Ouest, dite « sous le vent ». Quelques kilomètres, tout au plus, bien équipés, pour que le vacancier profite des atouts de ce micro-monde (bateaux à fond de verre, promenade en kayak avec les dauphins, observation en saison des baleines à bosse...), mais limités.
Car, partout ailleurs, l'île, en bon volcan qui se respecte, plonge sans transition, abruptement, dans une mer peu clémente (les requins rôdent, aiment à raconter, mi-rigolards mi-effrayés, les Réunionnais).
Une culture savoureuse.
La culture créole ravira les apprentis poètes. Car la langue des Réunionnais se déguste presque autant que leur cuisine. A bien des égards, elle est aussi savoureuse à l'oreille que les bonbons-piments, les samoussas parfumés, les tout frais cœurs de palmier, les cari bariolés, les rougails très « hot », les mangues et les fruits de la passion au goût de paradis... le sont au palais.
Ici, les enfants sont les « ti marmaille », les personnes âgées sont des « gramounes » (des « vieux gramounes » s'ils relèvent du quatrième âge). Une résidence secondaire est une « tit'kaz changement d'air », un chauve, un « coco déplumé ». Les allocations familiales ? : l'« argent braguette ». Les créoles blancs de condition modeste sont des « ti blancs des hauts ». Les métropolitains sont des « zoreils », et, s'ils vivent suffisamment longtemps sur l'île, ils peuvent accéder au statut hybride de « zoréols » (joli mélange de « zoreils » et de « créoles »).
Flore et fleurs.
La flore de l'île est, elle aussi, un délice. Il faut la découvrir en compagnie d'un « tisaneur » local. En quelques heures, l'expert guérisseur comble les sens avec la « liane savon », qui fait des bulles quand on souffle dedans, la « fougère à tatouage », qui imprime sur la peau sa marque délicate, avec, plus sérieusement, les parfums entêtants des feuilles froissées du géranium, du cannelier, du camphrier ou du poivrier. L'omniprésente canne à sucre est, à la Réunion, l'arbre qui cache la forêt : palmiers, manguiers, papayers, bananiers, fougères arborescentes, arbres à pamplemousses, arbres à pain, arbres à litchis, cryptomerias du Japon, filaos... la liste des essences croisées au détour des routes et des sentiers est sans fin.
Et les fleurs jouent aussi leur partition. Fous d'orchidées - la plus célèbre sur l'île n'est autre que... la vanille -, les Réunionnais les cultivent amoureusement dans les jardinets attenants à leurs cases bariolées. Il y aurait au total plus d'une centaine de variétés d'orchidées sur tout le territoire ! Hortensias, fuchsias, arums, capucines, fleurs du frangipanier ou, durant l'été austral, du flamboyant... contribuent à l'explosion de couleurs générale.
Pour partir
TRANSPORTS
- Vols réguliers Corsair Paris/la Réunion à partir de 583 euros A/R.
Tél. 0820.042.042 et www.nouvelles-frontieres.fr
Voir aussi les vols réguliers Air France (08.02.80.28.02, www.airfrance.fr) et Air Mauritius (01.44.51.15.15, www.airmauritius.com).
FORMALITÉS
- Une pièce d'identité suffit.
CLIMAT
- Il vaut mieux choisir la saison sèche, de mai à novembre.
HORAIRES
- + 3 heures en hiver et + 2 heures en été.
MONNAIE
- L'euro, bien sûr. La carte bancaire est acceptée en ville par la plupart des commerçants, hôtels et restaurants. On trouve des distributeurs de billets (des « gabiers ») à peu près partout, sauf dans certains secteurs comme à Mafate.
EQUIPEMENT
Vêtement de pluie et chaussures de marche indispensables.
HÉLICOPTÈRE
(photo DR) Les appareils de la société Hélilagon volent tous les jours. Le survol de l'île (45 minutes) coûte 260 euros. Renseignements et réservation au 02.62.55.55.55, www.helilagon.com
SEJOURS
- TUI France (brochures dans les agences de voyage) propose des forfaits au Novotel 3* de Saint-Gilles, de 7 jours/5 nuits, à partir de 1 040 euros Paris/Paris en chambre double et petit déjeuner, et à Boucan Canot sur la côte « sous le vent » des forfaits au Saint Alexis 4* de 7 jours/5 nuits, à partir de 1 205 euros Paris/Paris en chambre double et petit déjeuner, et au Boucan Canot 4*, à partir de 1 149 euros Paris/Paris les 7 jours/5 nuits en chambre double et petit déjeuner, ainsi qu'un circuit de 9 jours/7 nuits qui combine Saint-Denis, les cirques et le volcan, à partir de 1 780 euros Paris/Paris en pension complète, et un autotour « La Réunion en liberté » de 12 jours/10 nuits, à partir de 1 510 euros Paris/Paris en hôtel base chambre double et petit déjeuner, et la location de voiture.
Départs de Paris, Lyon, Marseille et Toulouse sur vols Corsair (supplément classe « grand large » : 300 euros TTC/trajet/personne).
H[239]TELS
- A Saint-Denis, le Mercure Créolia, 14, rue du Stade-Montgaillard, 97400 Saint-Denis. Tél. 02.62.94.26.26.
- A Saint-Gilles, le Novotel Coralia, L'Hermitage, BP 33, 97434 Saint-Gilles-les-Bains. Tél. 02.24.44.44.
RENSEIGNEMENTS
- Comité de tourisme de la Réunion, 90, rue de la Boétie, 75008 Paris. Tél. 01.40.75.02.79, www.la-reunion-tourisme.com
- Comité départemental de tourisme de la Réunion, à Saint-Denis. Tél. 02.62.21.00.41.
- Numéro de réservation TUI, tél. 0826.824.826 (réseau d'Accor Travel Distribution qui revend TUI).
- TUI France (Selectour). Tél. 08.25.09.90.10.
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