LES PRATICIENS HOSPITALIERS (PH) et Philippe Douste-Blazy ont finalement trouvé un accord sur les moyens d'assurer le sauvetage de la chirurgie publique, pendant du texte signé le 26 août pour l'avenir de la spécialité dans le secteur libéral.
Fruit de longues et délicates tractations (« le Quotidien » des 1er et 3 septembre), le « relevé de décisions » final a été largement paraphé : même si certains l'ont fait à reculons, les quatre intersyndicats de PH (Inph, CHG, CMH, Snam) l'ont signé, ainsi que les représentants des internes et des chefs de clinique (Isnih et Isncca).
Organisé en huit points, articulé avec le volet libéral du « plan chirurgie » de Philippe Douste-Blazy (« le Quotidien » du 26 août), l'accord prévoit l'installation rapide d'une « commission opérationnelle » chargée de faire des propositions en matière de formation initiale des chirurgiens. Il confirme que l'augmentation du nombre de postes d'internes en chirurgie sera poursuivie. Aux jeunes chirurgiens, qu'ils soient internes ou chefs de clinique, il promet, via un choix de la spécialité réorganisé ou une permanence des soins rénovée, « de meilleures perspectives d'intégration à l'hôpital ». Comme en ville, la restructuration des blocs opératoires publics est érigée en principe. Une « meilleure corrdination » des différentes professions intervenant dans les plateaux techniques est également à l'ordre du jour. L'astreinte fait par ailleurs l'objet d'un soin particulier : un groupe de travail va être installé au ministère, chargé de revoir à la hausse les rémunérations afférentes (l'accord suggère + 15 % dès 2005, ce qui correspondrait à une enveloppe de 70 millions d'euros environ si l'on considère que les calculs incluent les indemnités de déplacement, de 35 millions d'euros si tel n'est pas le cas). C'est dans ce cadre et dans ce cadre seulement que sera reconnue la pénibilité de l'exercice chirurgical, insiste le texte, qui réaffirme l'unicité du statut de praticien hospitalier - l'Inph et la CHG s'étaient émues d'une première proposition, disparue dans le texte définitif, de « contrats » locaux passés entre les chirurgiens et les directions d'hôpital et qui remettait en cause, selon eux, le statut unique des PH.
Le statut des PH rénové.
Ce statut, précisément, va être prochainement rénové. Des négociations vont s'ouvrir pour cela dès le 1er octobre, qui devraient définir, en sus du socle commun à tous, un « régime indemnitaire » des praticiens, « établi et modulé en fonction de l'activité ».
Pis-aller pour les uns, tremplin pour de futures négociations selon les autres, le texte arrêté déçoit, dans l'ensemble, les principaux intéressés, c'est-à-dire les chirurgiens hospitaliers. Parmi eux, les plus optimistes résument ainsi le sentiment général : « On n'a pas pu ouvrir la porte mais on a le pied dans l'embrasure ». La Fédération hospitalière de France (FHF), qui soutenait les premières propositions du ministère de la Santé, est, elle, carrément furieuse : « L'accord conclu n'est pas à la hauteur des enjeux », explique-t-elle dans un communiqué.
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