L'Observatoire 2002 de l'état de l'opinion des professionnels de santé travaillant à l'hôpital, mis en place par le magazine « Décision Santé », la SOFRES-Santé et le laboratoire pharmaceutique Aventis (1), a publié hier sa première enquête nationale qui servira à établir un baromètre régulier sur les évolutions perceptibles au sein de la communauté hospitalière.
Dans cette enquête, 70 % des 300 professionnels hospitaliers interrogés (directeurs d'établissement et directeurs de ressources humaines, praticiens, chefs de service, surveillantes générales) pensent que « la réduction du temps de travail est négatif en termes de service rendu aux patients ».
La SOFRES-Santé note que la réponse n'est « pas significativement différente », selon que la personne interrogée fait partie de l'administration ou du personnel soignant (ces deux catégories de professionnels représentent chacune 50 % de l'échantillon).
En revanche, les divergences d'appréciation sont sensibles entre les deux catégories de professionnels au sujet de la sécurité des hôpitaux. 35 % des soignants, contre 20 % seulement des directeurs et DRH, trouvent que les établissements de soins « sont des lieux d'insécurité ».
Selon l'enquête en effet, « la sécurité du personnel et des patients est bien assurée » pour seulement 15 % des soignants, alors que 27 % des cadres administratifs sont d'accord avec cette affirmation.
Globalement, plus de 80 % des professionnels hospitaliers (et environ 90 % des directeurs et DRH) estiment que les attentes et la satisfaction des patients sont désormais prises en compte dans leur établissement. Pour ces professionnels, les points forts des établissements sont, dans l'ordre décroissant : les prestations médicales, la qualité des équipements, la qualité de service, la prise en charge des malades et la continuité des soins. Les deux tiers classent dans les points faibles la qualité des locaux (à 67 %) et l'accueil des patients (à 65 %). Si 79 % des professionnels hospitaliers interrogés jugent « utile » la présence des associations de patients au sein du conseil d'administration de l'établissement, 48 % la trouvent « inefficace ».
L'enquête relève à ce propos que « les professionnels de santé du secteur public jugent l'utilité et l'efficacité des associations de patients au sein du conseil d'administration plus importante que les professionnels du privé » (ces derniers représentant un quart de l'échantillon retenu par la SOFRES-Santé).
Par ailleurs, cette enquête précise que 93 % des professionnels hospitaliers « ont une relation de confiance avec leur patient ».
D'un point de vue sémantique, 42 % de ces professionnels utilisent encore le terme « patient », tandis que 30 % lui préfèrent la notion d' « usager utilisateur d'un service » (expression plus fréquente dans le secteur public) et 28 %, celle de « client acheteur d'un service » (plutôt dans le secteur privé).
En tout cas, la quasi-totalité (92 %) des professionnels hospitaliers considèrent que « la montée du consumérisme est une réalité ». Ils pensent que les patients sont « exigeants » (87 %), « revendicatifs » (61 %). Ils sont très partagés sur l'influence positive du consumérisme sur l'activité du personnel soignant.
Les professionnels interrogés constatent que les relations médecin/patient sont compliquées, d'une part, par les risques médico-légaux (79 %) et, d'autre part, par la crainte de l'aléa thérapeutique (71 %). S'ils reconnaissent, à l'unanimité, que les patients ont des droits, 93 % d'entre eux soulignent que ces patients ont aussi des devoirs. Selon ces professionnels hospitaliers, les associations de patients ont d'abord un rôle dans le soutien aux familles, la prise en compte de certaines pathologies, le renforcement de l'égalité d'accès au soin, l'orientation des choix de l'établissement et la collecte de fonds.
(1) Avec le soutien des Laboratoires Roche, de la Mutualité de la fonction publique et de l'institut mutualiste Montsouris.
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