LES HÔPITAUX locaux sont à un tournant. Ils entendent bien profiter des restructurations découlant des Sros 3 pour se refaire une santé, et pourquoi pas, un nouveau statut.
La troisième édition de leur forum national, qui se déroule aujourd’hui et demain à Paris, tombe à pic. Le ministre de Santé, Xavier Bertrand, et la directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), Annie Podeur, interviendront, peut-être pour fixer de nouvelles orientations. C’est du moins ce qu’espèrent les organisateurs du forum – l’Association nationale des hôpitaux locaux (Anhl) et l’Association des médecins généralistes d’hôpital local (Aghl).
Au plan financier, on se rappelle que Philippe Douste-Blazy avait accordé un plan budgétaire pluriannuel pour aider les hôpitaux locaux à remplir leurs missions. Reste à débloquer la dernière tranche pour 2007, a priori 28 millions d’euros. Cet argent financera plusieurs priorités, qu’ont définies ensemble la Dhos, l’Anhl et l’Aghl ces derniers mois. Citons notamment le paiement des astreintes médicales de nuit et de week-end, la revalorisation des actes de soins de suite à l’hôpital local, et l’ouverture de droits à la FMC pour les généralistes dans le cadre de leur activité hospitalière.
Autre projet à l’étude, l’évolution vers un statut mixte libéral et salarié à l’hôpital local. Un article du Plfss 2007 permet aux généralistes travaillant dans un hôpital local d’en devenir salariés sur la base du volontariat. «Les jeunes médecins peuvent être intéressés par cette mixité de statut», explique le Dr Pascal Gendry, vice-président de l’Aghl.
La voie du futur.
Pour ce généraliste, les hôpitaux locaux ont un rôle majeur à jouer dans les zones sous-médicalisées. Le projet qu’il a bâti sur le papier avec des confrères du sud de la Mayenne gagnerait à être expérimenté, puis étendu, nous explique-t-il. «Dans notre maison médicale, on a du mal à trouver de nouveaux associés, raconte le Dr Gendry. Notre idée est de permettre aux libéraux d’intégrer l’hôpital local du coin pour y faire leurs consultations libérales classiques. Les avantages sont multiples: l’hôpital local offrirait ses murs aux médecins, qui n’auraient pas à investir financièrement dans une structure. L’hôpital gérerait les tâches administratives à la place des médecins. Les remplacements seraient facilités si les médecins sont nombreux. En retour, les médecins libéraux renforceraient la continuité des soins à l’hôpital.» Une sorte de système gagnant-gagnant. «La voie du futur», affirme le vice-président de l’Aghl.
Le président de l’Anhl, qui dirige un hôpital local alsacien (à Bitschwiller-lès-Thann), est du même avis : «Il nous faut définir une structure d’un nouveau type, avec un nouveau nom, qui pourrait regrouper à la fois les 150hôpitaux généraux, dont la maternité ou le plateau technique risquent de fermer, et les 200hôpitaux locaux ayant une activité comparable, déclare Patrice Lorson. Nous espérons que Xavier Bertrand acceptera d’ouvrir le débat.»
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