Le diabète est l’une des pathologies chroniques fréquentes qui affecte le plus la qualité de vie, comme l’asthme et l’insuffisance coronaire. Mais, selon l’étude ENTRED 2007 publiée dans le BEH ce mardi, l’ensemble, les diabétiques de type 2 vivent bien leur maladie : deux tiers voient avec confiance ou grande confiance leur avenir avec leur diabète et cette confiance augmente chez les personnes les plus âgées. En revanche, si avec l’âge, les scores mentaux restent stables (voire s’améliorent), il n’en est pas de même avec les scores physiques, qui décroissent fortement. Les douleurs et les limitations physiques sont logiquement plus fréquentes et nombreuses avec l’avancée en âge.
Parmi les facteurs de risque à l’origine de cette altération de la qualité de vie physique - et outre le niveau socioéconomique- c’est l’apparition de complications macrovasculaires qui se montre déterminante, de même que l’existence d’hypoglycémies sévères. De leur côté, les complications microvasculaires se révèlent peu liées. « Ce sont donc les conséquences du diabète, plus que la maladie diabétique elle-même, qui altèrent globalement la qualité de vie » concluent les auteurs de l’étude du BEH. C’est pourquoi « leur prévention doit rester un objectif majeur dans la prise en charge des patients, le diabète pouvant évoluer à bas bruit avec un faible retentissement jusqu’à un point de non-retour » estiment-ils. Mais attention : cette prévention ne devrait toutefois pas se faire au prix d’une majoration du risque d’hypoglycémies, qui, lorsqu’elles sont sévères, pourraient détériorer la qualité de vie. Enfin, le niveau de contrôle glycémique n’est associé à une baisse de la qualité de vie que pour une HbA1c entre 8 % et 10 %, ce qui doit être pris en considération lorsque les objectifs glycémiques sont déterminés pour le patient.
Les femmes plus altérées
Autre fait remarqué dans l’étude ENTRED : l’existence de différences entre hommes et femmes. À tout âge, les scores de qualité de vie sont en effet plus faibles chez les femmes (cette différence entre les sexes avait déjà été relevée dans ENTRED 2001). Sur le plan mental tout d’abord, les femmes semblent moins satisfaites : à âge égal, elles se montrent plus pessimistes que les hommes et montrent moins de confiance dans leur avenir avec la maladie. La satisfaction du soutien social reçu pour le diabète était également moindre chez les femmes : 17 % ne se déclaraient pas vraiment ou pas du tout satisfaites, contre 8 % chez les hommes.
Sur le plan physique ensuite, hommes comme femmes déclarent une baisse de leur autonomie avec l’âge. Mais à âge égal, les femmes se sentent moins à l’aise que les hommes pour réaliser des activités comme les courses et les déplacements. En revanche - et comme les hommes- elles ne sont que peu gênées en ce qui concerne le téléphone, la prise de médicaments et les démarches administratives. Par ailleurs, dès 75 ans, 29 % des femmes ont besoin d’aide pour préparer les repas. Une information toutefois difficile à mettre en perspective côté masculin, étant donné qu’elle n’a pas été étudiée chez les hommes.
La réalisation d’auto-injections chez les patients sous insuline est aussi un bon marqueur d’autonomie. Et chez ces patients traités par insuline (n=799), environ 90 % des moins de 65 ans effectuaient seuls leurs injections. Ce pourcentage diminue fortement avec l’âge : seulement 52 % des hommes et 20 % des femmes de plus de 80 ans les effectuent eux-mêmes.
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