LORS d’un colloque sur la féminisation de la profession, MG Femmes, structure de MG France, a posé la question de l’égalité d’accès aux plus hautes responsabilités syndicales… y compris dans ses propres rangs.
L’occasion d’une autocritique, certes, mais aussi d’adresser quelques piques aux autres organisations. « Dans notre bureau national, il n’y a que deux femmes sur onze membres, soit 18 %, le même pourcentage que pour notre comité directeur », concède le Dr Laure Lefebvre, généraliste et déléguée syndicale MG France de Haute-Normandie. Même tableau au Syndicat des médecins libéraux (SML) : « 13 % du bureau est féminin et huit femmes sur 37 membres siègent au comité ». Du côté de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), les chiffres sont particulièrement éloquents : « une femme sur 18 au bureau, soit 5 %, et deux sur 58 au conseil confédéral, soit 3 % », tacle le Dr Lefebvre. En 2020 pourtant, un médecin sur deux en exercice sera une femme.
Pour expliquer cette situation, le « machisme ordinaire » de la profession est évoqué. « Sans le soutien d’un mentor masculin, je n’aurais jamais été élue à la présidence de la section généraliste de l’URPS (union régionale des professionnels de santé) de Bourgogne », explique le Dr Catherine Aubry, aujourd’hui trésorière.
L’importance accordée à la vie familiale, certains choix personnels entrent également en ligne de compte. « On m’a proposé la présidence du syndicat national des enseignants de médecine générale, et j’ai décliné », reconnaît Sylvie Erpeldinger, secrétaire générale adjointe du SNEMG. « On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de femmes dans les syndicats parce qu’il n’y a pas de candidates, juge le Dr Claude Leicher, président de MG France. Les femmes médecins doivent se dire "c’est possible". À nous d’assurer la continuité de l’activité syndicale sans elles, en cas d’absence. C’est une hygiène de vie syndicale que nous souhaitons adopter ».
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