Cinéma
PAR RENEE CARTON
Liv Ullmann, en compétition l'an dernier avec « Infidèle », préside le jury à la place de Jodie Foster, qui s'est désistée après avoir accepté de remplacer Nicole Kidman dans le nouveau film de David Fincher, « The Panic Room ». L'actrice fétiche de Bergman s'est déclarée ravie de faire « ce qu'elle préfère : regarder des films ». Le jury paritaire (5 femmes et 5 hommes) réunit les actrices Charlotte Gainsbourg, Sandrine Kiberlain, Julia Osmond, les réalisateurs Moufida Tlatli, Mimmo Calopresti, Terry Gilliam, Mathieu Kassovitz, Edward Yang et l'écrivain, réalisateur et homme de radio Philippe Labro.
« Moulin rouge », comédie musicale de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman, ouvre ce soir le festival : un film financé par les Etats-Unis (la Fox), créé en Australie et propre à la culture française, comme le souligne le réalisateur, tandis que Gilles Jacob se réjouit de « pouvoir lancer le festival avec un film de studio qui renoue avec la meilleure tradition du spectacle ».
David Lynch est une fois de plus en compétition, avec « Mullholand Drive », à l'origine une série commandée par la chaîne ABC pour concurrencer les « Friends » et « Urgences » de NBC. L'histoire d'une femme qui devient amnésique après un accident, « un polar avec des virages intéressants, comme sur la route de Mullholand », dit le réalisateur.
Nanni Moretti s'est mis en scène dans « la Chambre du fils », dans le rôle d'un psy confronté à la mort de son fils adolescent. « La Chambre du fils », présenté en compétition et qui sort le 18 mai en France, a obtenu en Italie le Donatello du meilleur film (l'équivalent du césar).
Eric Caracava, césar du meilleur espoir masculin pour « C'est quoi la vie ? », de François Dupeyron, est le héros de « la Chambre des officiers », du même Dupeyron, l'un des quatre films français en compétition, inspiré d'un roman de Marc Dugain, lauréat de plusieurs prix littéraires. Il incarne une « gueule cassée » de la guerre de 14, défiguré dès les premiers jours du conflit par un éclat d'obus, qui lui a arraché le bas du visage.
Jean-Luc Godard devrait dérouter, en compétition et en salles à partir du 16 mai, avec son « Eloge de l'amour » dont, dit le résumé du « Film Français », « on ne sait pas s'il s'agit de théâtre ou de cinéma, de roman ou d'opéra ».
« Apocalypse now » est de retour au festival, qui l'avait primé en 1980 (ex æquo avec « le Tambour »), dans une version allongée de 53 minutes (dont 18 minutes d'improvisation finale de Brando), ce qui, selon le réalisateur Francis Coppola, permet au thème général « d'émerger plus clairement, offre un film plus inquiétant, quelquefois plus amusant, plus romantique aussi, avec une perspective historique plus forte ». Les spectateurs français pourront le vérifier à partir du 11 mai.
Laetitia Casta est la vedette des « Ames fortes », du franco-chilien Raul Ruiz d'après Jean Giono, présenté hors compétition en clôture du festival, le 20 mai, et qui sortira le même jour sur les écrans.
Shohei Imamura, 73 ans, a déjà reçu deux fois la palme d'or, pour « la Ballade de Narayama » en 1983 et « l'Anguille » en 1997. Il est à nouveau en compétition, avec « De l'eau tiède sous un pont rouge », de même que deux de ses compatriotes, Shinji Aoyama, l'auteur du très beau « Eureka », vu l'an dernier, et Hirokazu Kore-Eda, avec respectivement « Desert Moon » et « Distance ».
Wayne Wang, le réalisateur de « Smoke » et « The Chinese Box », frappe fort avec « The Center of the world », qui sera présenté à minuit : la virée à Las Vegas de nouveaux capitalistes de la Silicon Valley est interprétée notamment par une star du porno, Alisha Klass, et comporte des scènes très chaudes.
Michelle Yeoh et Chow Yun-Fat, les protagonistes de « Tigre dragon », font partie de la très importante délégation de Hong Kong, 220 personnes au total, pour un des cinémas les plus vivants et prolifiques de la planète.
Abel Ferrara ouvrira avec « R-Xmas » la section Un Certain Regard, dont les films sont souvent aussi intéressants et plus audacieux que ceux de la compétition et Francesca Comencini la clôturera avec « El Terzo atto ». 22 films seront en compétition pour le prix auquel s'associe cette année le mécénat Altadis, le jury étant présidé par la comédienne Ariane Ascaride.
Ken Loach est le parrain de la Semaine de la critique, qui fête son 40e anniversaire avec 7 films en compétition (dont quatre concourant pour la Caméra d'or, décernée, toutes sections confondues, à un premier film), le grand prix (doté par Primagaz) étant attribué pour la première fois par le public, et cinq séances spéciales. En ouverture, on découvrira « la Plage noire », de Michel Piccoli d'après le récit de François Maspero.
Sandrine Veysset ouvrira demain avec « Martha... Martha » la Quinzaine des réalisateurs (qui l'avait découverte avec « Y aura-t-il de la neige à Noël »). Une section off qui, selon sa déléguée Marie-Pierre Macia, conforte son « rôle traditionnel de tête chercheuse de talents qui se retrouveront sûrement un jour ou l'autre en compétition ». 21 longs métrages sont au programme, dont 11 signés de débutants.
40 jeunes comédiens sont mis en scène dans 15 courts métrages, signés Pascale Breton, Joël Brisse, Jean Marboeuf ou Yvon Marciano, grâce à l'opération Talents Cannes 2001. Les films, dont les sujets tournent autour de l'engagement, seront diffusés en salle, à la télévision et dans les festivals.
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