L'EXPOSITION « Histoire de rayons X », qui s'inscrit dans le cadre de l'Année mondiale de la physique, met en valeur une collection unique au monde, témoin de l'extraordinaire patrimoine médical français. Après le décès de l'ingénieur Albert Renaud, en 1992, sa collection devait être à l'origine d'un musée dans la région lyonnaise. Faute de soutien des collectivités locales, le projet n'a pas abouti. Et à l'initiative du Pr Michel Amiel, membre du comité d'organisation de l'exposition avec le Pr René Mornex, la collection a finalement été léguée aux Hospices civils de Lyon par la famille Renaud. Aujourd'hui, elle fait l'objet d'une présentation exceptionnelle au public, et aux lycéens de l'Académie de Lyon, dans le prestigieux cadre du grand dôme de l'hôtel-Dieu*.
Parmi les 140 pièces présentées, figurent des appareils uniques comme l'œuf de l'abbé Nollet, daté de 1753. A cette époque, les scientifiques tentent de démontrer la perméabilité du verre à l'électricité. Dans son « Essai sur l'électricité des corps », l'abbé Nollet explique le phénomène de luminescence obtenu en faisant passer un courant électrostatique dans son « œuf », un ballon de verre où la pression de l'air est abaissée à l'aide d'une machine pneumatique.
Première radio à Lyon.
L'exposition retrace l'histoire de la découverte des rayonnements au XVIIIe, puis des rayons X par Roentgen en 1895 et suit l'évolution de la radiologie jusque dans les années 1960.
Elle rend surtout un hommage au médecin lyonnais Etienne Destot, anatomiste, chirurgien et l'un des pionniers mondiaux de la radiologie. « Un mois après la publication de Roentgen annonçant la découverte des rayons X, Etienne Destot réalisait une première radiographie de la main à l'hôtel-Dieu de Lyon », rappelle le Pr Amiel.
La suite de l'histoire sera à la hauteur des talents de ce médecin électricien et orthopédiste : Etienne Destot ira d'innovation technologique en description clinique et rédigera plusieurs ouvrages de référence sur la physiologie du pied et du poignet. Le centenaire de son premier livre, « le Poignet et les Accidents du travail » (Vigot éditeur, 1905), un classique de l'orthopédie, sera également célébré au travers de cette exposition.
Enfin, les conditions de réalisation d'une radiographie au début du XXe siècle seront recréées par le biais d'une petite représentation, le 18 octobre, concoctée par une troupe de théâtre. Si les techniques actuelles d'imagerie demeurent impressionnantes pour les patients, celles du début du siècle dernier avaient de quoi épouvanter : émission de rayonnements vert-jaune, d'effluves d'acides, d'étincelles, de vibrations ; et un patient qui devait rester immobile durant de longues minutes. Cette mise en scène devrait donc permettre de mesurer l'étendue des progrès accomplis.
* L'exposition est organisée avec le soutien de la Société française de radiologie et son secrétaire général, le Pr Guy Frija, de la fondation Bullukian et de la Fondation scientifique de Lyon et du Sud-Est.
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