Les gynécologues médicaux persistent et signent. Loin d'être satisfaits par le projet de réforme du diplôme d'études spécialisées (DES) de gynécologie présenté par le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, le comité de défense de la gynécologie médicale a décidé d'appeler à une manifestation nationale à Paris le 13 octobre devant l'Hôtel Matignon.
Fort de plus de deux millions de signatures de soutien à sa pétition, le comité a décidé de poursuivre sa mobilisation pour obtenir la création d'un diplôme universitaire spécifique à la gynécologie médicale, seule façon, selon lui, de préserver l'existence de cette spécialité.
En effet, la réponse du gouvernement à sa demande a été de mettre en place à la rentrée 2000 un diplôme de gynécologie-obstétrique et de gynécologie médicale avec un tronc commun de deux ans et trois années d'études spécifiques en gynécologie médicale, d'une part, et en gynécologie-obstétrique, d'autre part. Mais « il n'y a eu dans les faits aucun poste d'interne dédié à la gynécologie médicale comme cela nous avait été promis », regrette le comité. Le nouveau projet de DES proposé par Bernard Kouchner pour la rentrée universitaire 2001-2002, qui distingue pourtant les deux formations (4 ans pour la gynécologie médicale, 5 ans pour la gynécologie-obstétrique), mais toujours au sein d'un diplôme commun, ne leur offre donc toujours pas de garanties suffisantes.
« C'est la réplique quasi conforme des mesures imposées par son prédécesseur. Il s'agit toujours d'un diplôme commun avec l'obstétrique. Il ne permettra pas la restauration et la pérennisation de cette discipline essentielle pour les femmes » (la gynécologie médicale), estime le comité. « Force est de constater au bout de quatre ans d'une incroyable mobilisation que tout se passe comme si nos responsables politiques en charge du dossier étaient atteints d'une surdité totale sur cette question », commente le Dr Gisèle Jeanmaire, porte-parole du comité.
Le problème est que la quasi-totalité des représentants des gynécologues-obstétriciens, enseignants et internes, sont également opposés à ce projet pour des raisons tout à fait inverses. Non seulement ils plaident pour ne pas fragmenter la spécialité, mais ils redoutent que les étudiants se dirigent au contraire davantage vers la gynécologie médicale ; ce qui aggraverait le problème de la pénurie actuelle des gynécologues-obstétriciens. « Nous ne voulons pas de cette guerre entre médecins, une guerre dont les dégâts se compteront des deux côtés et dont les victimes seront de toute façon les femmes », poursuit le Dr Jeanmmaire, pour qui seule l'existence de deux DES distincts permettra de répondre à leurs besoins.
Entre ces deux positions, il semble désormais difficile pour le gouvernement de trouver un compromis acceptable. D'autant que la gynécologie médicale ne fait pas partie des spécialités reconnues au niveau européen. C'est d'ailleurs pour cette raison que le CES de gynécologie médicale avait été supprimé en 1984.
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