Malgré le vote d'un amendement

Les gynécologues médicaux maintiennent leur manifestation du 13 octobre

Publié le 30/09/2001
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« Une manoeuvre », c'est ainsi que le Dr Gisèle Jeanmaire qualifie l'initiative des députés socialistes et communistes qui ont fait adopter par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale un amendement au projet de loi sur les droits des malades créant une qualification et un diplôme de gynécologie médicale.

La coprésidente du Comité de défense de la gynécologie médicale qui se bat depuis plusieurs années pour rétablir l'autonomie de cette spécialité supprimée en 1984 estime qu'il ne s'agit ni plus ni moins «  d'habiller de façon parlementaire les propositions de Bernard Kouchner qui ne nous satisfont pas ».
En effet, le ministre délégué à la Santé, s'appuyant sur la réforme entreprise par Dominique Gillot l'année dernière, a récemment proposé une nouvelle organisation de la formation en gynécologie. Il s'agit, au sein d'un diplôme d'étude spécialisée (DES) commun de gynécologie-obstétrique et gynécologie médicale, de différencier la formation qui serait de quatre ans dans le second cas et de cinq ans dans le premier. Bernard Kouchner s'est d'ailleurs rendu lui-même devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) pour défendre et faire adopter son projet.
Le problème de cette proposition est qu'en voulant prendre en compte les revendications des uns et des autres le gouvernement s'est mis tout le monde à dos : les gynécologues-obstétriciens qui connaissent des problèmes démographiques importants et militent pour une spécialité unique et les gynécologues médicaux qui estiment que seule une spécialité à part entière de gynécologie médicale avec l'assurance de disposer de 80 postes d'interne par an permettra le maintien des effectifs actuels de ces spécialistes qui exercent principalement en ville et dont le travail est plus axé sur le suivi des femmes et la prévention.
Dans ce contexte, le geste d'apaisement tenté par les parlementaires n'a pas eu l'effet escompté. Bien qu'il prévoie de créer une qualification et un diplôme de gynécologie médicale, le texte renvoie les conditions de formation pratique et théorique de ces spécialistes à un arrêté ministériel.
« Nous ne nous laisserons pas abuser. Ni une option, ni une qualification ne permettront le rétablissement d'une vraie spécialité universitaire de gynécologie médicale dont l'autonomie est la seule garantie de pérennité », affirme le comité qui juge toute autre proposition faite comme « injurieuse et provocatrice ».
Fort du soutien d'une grande partie de l'opinion féminine et de deux millions de signatures à leur pétition de soutien, le Comité de défense de la gynécologie médicale maintient donc son appel à une manifestation nationale le 13 octobre à Paris considérée comme « plus nécessaire que jamais » et à laquelle se joindra le collectif des pédiatres libéraux qui dénonce « l'asphyxie financière » de leur profession. Ce collectif, qui revendique 500 adhérents, exige également la création d'un tarif spécifique de la consultation de pédiatrie, supérieur au tarif des autres consultations de spécialistes (150 F). La manifestation partira de Port-Royal à 14 h 30 pour se rendre à l'Hôtel Matignon.

Céline ROUDEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6978