À LA TÊTE de l’Orchestre national de jazz (ONJ) depuis l’automne dernier et ce pour une période de trois ans, le bassiste/multi-instrumentiste/compositeur et compositeur Daniel Yvinec a décidé de s’attaquer, durant sa mandature, à trois projets : autour de la musique de Robert Wyatt, une évocation de Billie Holiday et une musique de film. La première aventure vient de voir le jour sous la forme d’un CD intitulé « Around Robert Wyatt » (Bee Jazz/Abeille Musique), avant des représentations scéniques (1).
Batteur et chanteur anglais résolument en marge des genres, Robert Wyatt, 64 ans, est connu pour avoir formé dans les années 1960-1970 les groupes « Soft Machine » puis « Matching Mol », avant qu’un grave accident le laisse paralysé des deux jambes. C’est avec beaucoup d’audace que l’ONJ de Daniel Yvinec s’est lancé dans l’aventure musicale, avec comme invités, outre R. Wyatt (chant), les vocalistes Rokia Traoré, Yael Naïm et Irène Jacob. Le résultat est le choc, voire la collision, plutôt que la rencontre entre deux mondes, avec de multiples références particulièrement climatiques. Étonnant et déroutant…
Codirigé depuis sa création en 1998 par Pierre Bertrand (saxophone) et Nicolas Folmer (trompette, ex-ONJ), le Paris Jazz Big Band (PJBB), est une superbe machine à swing, qui est composée de la fine fleur du jazz français, auréolée de nombreuses récompenses (Victoires du Jazz et Django d’Or). En 2007, le grand orchestre s’était installé à cinq reprises au Trabendo à Paris, avec une pléiade d’invités : André Ceccarelli, Louis Winsberg, Pierre de Bethmann, Éric Legnini, Sylvain Beuf notamment.
« The Big Live » (Cristal Records/Harmonia Mundi), est un triple CD qui restitue ces incroyables moments de swing, de mélodies et de jazz explosif autour de thématiques et hommages, comme au pianiste Bernard Maury. La ferveur et la fougue à leur comble pour des musiciens hypermotivés (2).
Depuis une quinzaine d’années, le poly-instrumentiste, compositeur et chef d’orchestre Laurent Dehors, préside à la destinée du big band Tous Dehors, dont les principales caractéristiques sont de revisiter aussi bien le répertoire jazz, rap, rock, voire musette, que les uvres de Mozart (« La flûte enchantée ») ou Bizet (« Carmen »), avec l’aide et la complicité de musicien (ne)s fidèles.
Le dernier album de la formation, « Happy Birthday » (Tous Dehors/Orkhêtra International), reflète l’esprit d’ouverture, d’audace, d’espièglerie et le côté déjanté qui règnent au sein du groupe et qui se dégagent des instrumentistes pratiquant une musique profondément ancrée dans l’humeur de l’époque (3).
À côté de la modernité affichée par les orchestres actuels, il est nécessaire de se replonger dans les décennies allant de 1920 à 1950 pour retrouver toute l’effervescence et l’heureux temps des big bands américains, notamment ceux de la Swing Era. C’est ce que propose « Big Band Legends » (Original Sound Deluxe/Cristal Records), une anthologie concoctée par Claude Carrière, président d’honneur de l’Académie du Jazz, qui a ainsi rassemblé des grands orchestres emblématiques et pionniers du mouvement comme ceux de Fletcher Henderson, Duke Ellington, Benny Goodman, Count Basie, Glenn Miller, Cab Calloway, Lionel Hampton, Dizzy Gillespie, Stan Kenton, Gerry Mulligan ou Quincy Jones. La quintessence du swing !
(1) Paris – Festival Jazz à St-Germain-des-Près.
(2) Jazz à Maisons-Lafitte – 27 juin.
(3) Les Lilas – 23 mai.
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