Tous les glucides simples sont acceptés dans l’alimentation des patients diabétiques mais les aliments à faible index glycémique (fructose, lactose) ou à IG modéré (saccharose) sont préférables pour leur effet bénéfique sur le contrôle de la glycémie. La plupart des recommandations élaborées chez le diabétique autorisent des quantités modérées de sucre de table (saccharose) qui a, au cours d’un repas, un impact limité sur la glycémie et l’insulinémie chez un diabétique.
Attention à l’excès de fructose
Il faut se méfier en revanche d’une consommation excessive de fructose. « Consommé en petites quantités, il a des effets métaboliques favorables au niveau du foie où il favorise la captation du glucose et la synthèse du glycogène. Par contre, pour des quantités importantes ( › 50g/j) sous forme de fructose ou de saccharose, il induit une insulinorésistance, est hypertriglycéridémiant et favorise l’apparition d’une stéato-hépatite. » souligne le Pr Eric Bertin (nutritionniste, Reims)
La consommation de fructose a considérablement augmenté au cours des dernières décennies pour atteindre 85 à 100 g par jour dans certaines populations. Son niveau de consommation est positivement corrélé à la prévalence de l’obésité, du syndrome métabolique, du diabète de type 2 et des maladies cardio-vasculaires. Les Etats-Unis sont un des pays où la consommation est la plus forte, notamment du fait de l’utilisation du HCFS (High Fructose Corn Sirup) pour augmenter le pouvoir sucrant des boissons sucrées.
« Chez les personnes présentant un syndrome métabolique il est important d’évaluer s’il existe une consommation excessive de fructose, recherchée par quelques questions simples (quantités de miel, confiture, fruits, jus de fruits habituellement consommés). Il n’est pas rare de voir des troubles du comportement alimentaire très orientés sur les fruits ( jusqu’à 8 à 10 fruits par jour) parfois…il faut y penser » ajoute le Pr Eric Bertin.
Bannir le régime sans sucre
Le terme de sucre, au singulier est réservé au saccharose, d’après la législation française. De fait, de nombreux aliments « sans sucre » peuvent contenir une quantité conséquente de mono ou disaccharides hyperglycémiants et/ou hyperlipidémiants sous forme de fructose, glucose ou encore de sorbitol …
« Le régime sans sucre ne devrait plus être prescrit par les médecins.
Dans notre CHU, comme dans d’autres, il n’est plus recommandé chez les diabétiques de type 1. Chez les diabétiques de type 2, l’apport de glucides simples doit être limité mais pas interdit, cela est beaucoup plus acceptable pour les patients», explique le Pr Eric Bertin. « Il faut partir de l’alimentation habituelle du patient et essayer de corriger ses déséquilibres alimentaires. Essayer d’adapter les comportements alimentaires et ne pas enfermer le patient dans un cadre rigide. Il existe souvent des dysrégulations dues au psychisme, à l’environnement, à la transmission culturelle…Il faut établir une alliance thérapeutique avec le patient. Pour la majorité des diabétiques, les contraintes diététiques sont ce qu’ils vivent le plus mal. »
Du glucose en cas d’hypoglycémie
En cas d’hypoglycémie, il faut des glucides simples rapidement absorbables qui contiennent du glucose. Il faut éviter le fructose pur et prendre des jus de fruits à sucre ajouté (saccharose) ou prendre de la confiture normale.
Il faut éviter les barres chocolatées, certes riches en glucides simples, mais aussi en matières grasses qui freinent l’absorption de ceux-ci.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature