Le lancement en France d'une nouvelle classe d'antidiabétiques oraux - agonistes des récepteurs nucléaires PPAR-gamma - devrait permettre d'améliorer le contrôle des diabétiques de type 2 qui paient un lourd tribu en termes de morbi-mortalité, notamment cardio-vasculaire. Les glitazones, qui agissent sur l'insulinorésistance et la dégradation de la fonction bêtapancréatique, sont prescrites en seconde intention chez le diabétique de type 2 après échec d'une monothérapie par la metformine ou un sulfamide hypoglycémiant et en association avec l'une ou l'autre molécule.
Différents travaux, dont l'étude ECODIA, ont montré que la prise en charge des DNID reste insuffisante. L'amélioration de celle-ci passe, notamment, par une prescription thérapeutique plus précoce et plus intensive.
Rappelons que le médecin disposait jusqu'à récemment de trois classes d'hypoglycémiants oraux : la metformine, qui diminue la production hépatique de glucose et qui est recommandée en première intention chez les sujets en surpoids ; les insulino-sécrétagogues (sulfamides et repaglinide), qui stimulent l'insulinosécrétion tant que la fonction bêtapancréatique est suffisante, et les inhibiteurs des alphaglucosidases, qui retardent la digestion des glucides en inhibant les enzymes intestinales.
Un mécanisme d'action innovant
L'apport d'une nouvelle classe agissant par un mécanisme différent est donc appréciable. Les glitazones restaurent la sensibilité à l'insuline des tissus périphériques, favorisent l'entrée du glucose dans les cellules et réduisent l'hyperglycémie. Elles diminuent le taux d'acides gras libres circulants et ralentissent ainsi la dégradation de la fonction cellulaire bêtapancréatique. Elles ont une action anti-inflammatoire vasculaire et pourraient ainsi avoir un effet préventif sur l'athérosclérose.
Actuellement, deux composés appartenant à celle nouvelle famille des glitazones sont sur le marché français ; ce sont : la rosiglitazone (Avandia 2 mg, 4 mg et 8 mg), des laboratoires GlaxoSmithKline, et la pioglitazone (Actos 15 mg et 30 mg), des laboratoires Takeda.
D'importants développements cliniques
Le programme d'études cliniques de la rosiglitazone en monothérapie ou en association a été mené chez plus de 4 500 patients (pendant 6 mois, 12 mois ou plus). Chez les sujets insuffisamment contrôlés par la metformine ou un sulfamide, l'adjonction d'Avandia a entraîné après 26 semaines une réduction significative des taux moyens d'HbA1c et de la glycémie à jeun.
Actos a également fait l'objet d'un développement clinique d'envergure sur 5 500 diabétiques, dont 4 500 ont reçu le produit. Actos était associé à de la metformine ou à un sulfamide. A 16 et à 40 semaines, l'association d'Actos a entraîné une amélioration significative de l'HbA1c et de la glycémie. L'insulinémie a été également abaissée, ainsi que le taux de peptide C.
Les glitazones sont contre-indiqués en cas d'insuffisance cardiaque, en association avec l'insuline, en cas d'insuffisance hépatique ou d'augmentation des ALAT (2,5 fois la normale) et, du fait de données insuffisantes, en cas de grossesse et d'allaitement, ainsi que chez le patient dialysé. Une surveillance hématologique (NFS et ALAT) et cardio-vasculaire est recommandée pendant le traitement.
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